La polémique est parfois nécessaire, parfois indispensable, voire utile. Elle permet de recourir aux différents avis et opinions quelquefois avec une certaine véhémence, un tant soit peu épidermique, mais elle finit toujours dans la voix du plus fort, de celui qui crie plus fort, de celui qui a la voix qui porte. Mais qu’à cela ne tienne, la polémique autour d’un sujet ou plusieurs, sait se montrer caricaturalement comme une nébuleuse de coquetterie souvent narcissiques Quoiqu’il advienne, le beau comme le moins beau, le vrai comme l’ivraie, jalonne ces sons, ces cris, ces gueulantes, ces colères nonobstant quand le calme s’installe qui a tort ou raison, personne. Et l’on reprend de plus bel ce que l’on a commencé à débattre avec la voix des trippes. La polémique n’est pas négative, il arrive dès fois qu’elle le soit, mais cela est accordé de surcroit, aux palabres qui s’échangent avec la foi de celui qui sent la raison avec une éloquence exacerbée, doublé d’un enthousiasme forcené. C’est ce qui est arrivé aux débats à l’APN et dans la rue, ces derniers temps. Que l’on prenne par n’importe quel bout, le bon ou le plus inapproprié, la polémique est fondamentale dans le cas qui nous intéresse. C’est la démocratie. On se l’accorde, on est démocrate ou on ne l’est pas, et à cet égard tout le monde l’est. «Le polémique» au masculin caractérise le politique. La polémique est controverse et controversée à plus d’un titre, elle peut ressembler à une guerre, d’où elle tient son étymologie, «polêmikôs, qui concerne la guerre». Mais dans le cas qui nous intéresse, elle se réduit à un échange passionné, colérique, irascible mais sans dégâts ni directs ni collatéraux. C’est une discussion où l’on se traite de tous les noms d’oiseaux, sans plus. Disons un débat de café de commerce, une joute entre copains, sans perte ni fracas. Tout chez nous est polémique. Toutefois, il n’est pas mal d’aller au fond des choses telles que nous les voyons, mais les autres ont aussi leur point de vue et la moindre des choses est de les respecter.
S. A. H.