Le Moudjahid Ahmed Baâzouz n’est plus

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Le Moudjahid Ahmed Baâzouz, de son vrai nom Bazouche Hamouche, ancien combattant de la deuxième région, de la wilaya III historique est décédé mercredi dernier, à l’âge de 95 ans, à El-Adjiba (à l’est de Bouira) suite à une longue maladie. Né le 13 mars 1922 près de la commune d’El-Adjiba. Le défunt Ahmed Baâzouz, a été mobilisé par le FLN au mois de mars 1955 à la tête d’un groupe de Mousseblines, qui activait dans plusieurs localités de Bouira, à l’image de Bechloul, El-Esnam, El-Adjiba et Ath-Leqsar. Au mois d’Avril 1956, le jeune mousseble avait officiellement rejoint les maquis de l’ALN dans la section commandé par le lieutenant Ahmed Cherarak. La liste des batailles et les actions militaires auxquelles il a pris part aux côtés de ses compagnons d’arme est très longue. Parmi ces faits d’armes, deux batailles ont particulièrement marquées les anales de la guerre de libération dans la région de Bouira et la mémoire collective de sa population. Il s’agit des batailles de Thighzert (Tikjda) et celle d’Izerouel (nord-est de Saharidj). La première celle de Thighzert (Tikjda), s’est déroulée le 28 mai 1958 où pas moins de 200 maquisards de l’ALN commandé par le lieutenant Hocine Lahlou, dit Si Lahlou, ont tenus une embuscade à un convoi de ravitaillement de l’armée française. Le convoi du 22éme bataillon des chasseurs alpin (BCA) était composé de deux camions militaires, un half-track et une Jeep et un avion de type « Piper » qui assurait une couverture aérienne. Plus de 50 soldats de l’armée coloniale ont été éliminés par les moudjahidines de l’ALN. Le défunt Ahmed Baâzouz, a éliminé à lui seul, quatre soldats qui étaient à bord de la Jeep. Les moudjahiddines ont récupéré les armes et les munitions (deux fusils mitrailleurs, un Mat 49, une carabine et une paire de jumelles). Un important accrochage a suivi cette opération. C’est lors de cet accrochage que le lieutenant Si Lahlou et six autres combattants de l’ALN qui étaient avec lui ont été tués. Selon les témoignages des Moudjahidines de la région, les corps des martyrs ont été brûlés le lendemain par le capitaine Gaston, commandant du 22ème BCA. Une stèle a été érigée en 2012 à Thighzert à la mémoire des 7 martyrs tombés lors de cette bataille. Le deuxième fait d’arme d’Ahmed Baâzouz, était la bataille d’Izerouel au nord-est de la commune de Saharidj, qui s’est déroulée le 30 mai 1958, soit deux jours seulement après la bataille de Thizghert. Selon les témoignages disponibles, l’armée française avait lancée ce jour-là une très grande opération de ratissage pour cerner les compagnies qui ont fait l’embuscade de Tikjda, qui se sont repliés près de cette zone. L’armée coloniale a mobilisé ses troupes, des milliers de soldats, de parachutistes et de chasseurs alpins qui ont ratissés les maquis du versant sud du Djurdjura. Un petit groupe de nos valeureux moudjahidines, dont figuraient Said l’Indochine, Brahim Mouheli et Ahmed Baâzouz, se sont accroché avec un groupe de chasseurs alpins à Izerouel. Un accrochage qui a duré plus d’une journée et au cours duquel, plus de 30 soldats d’élite français avaient été éliminés par les maquisards de l’ALN, qui ont perdu un seul moudjahid. Ahmed Baâzouz a été enterré jeudi dernier à El-Adjiba, en présence d’une foule immense, composée de citoyens de la région, de responsables locaux et d’anciens compagnons d’arme du défunt, qui était l’un des derniers témoins de ces deux batailles et bien d’autres encore.

Oussama Khitouche

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