Les robinets toujours à sec

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La crise que vivent les villages de la commune de Chemini s’allonge dans le temps. Certains foyers n’ont pas reçu une seule goutte d’eau depuis presque un mois.

Les vingt-cinq villages de cette localité, adossée au flanc de la montagne de l’Akfadou, restent sous-alimentés en eau potable en dépit du raccordement au barrage hydraulique de Tichy-Haf. Ainsi, de nombreux villages souffrent d’un manque chronique d’eau potable. Rappelant que cette région a bénéficié pourtant du transfert des eaux du barrage éponyme depuis fin juillet 2017. Cependant, les habitants ont vite déchanté, plongés de facto dans une crise endémique d’eau potable. Pourtant, les responsables locaux du secteur ont promis qu’il n’y aurait plus de pénurie d’eau dans cette région. Ces derniers ont informé les habitants que cette coupure est due à la panne d’une pompe de refoulement de l’un des châteaux d’eau. «C’est la même ritournelle. Ils avancent souvent des échappatoires sans vraiment trouver une solution idoine au problème d’AEP qui touche sévèrement notre région. Les élus municipaux sont à court d’idées ! Tantôt, on nous annonce que ce sont les pompes qui sont tombées en panne. Tantôt, c’est la canalisation qui fait défaut. On ne sait plus où donner de la tête», tempête un habitant du village de Larbâa. Les citernes remorquées par des tracteurs ne s’arrêtent pas à longueur de journée. Il faut s’inscrire pour avoir la chance d’être servi même à minuit. Dans les villages, tout le monde est sur les nerfs. «Où allons-nous remplir nos jerricans? Toutes les fontaines sont assiégées. Il faut attendre des heures pour remplir deux jerricans. Nous n’avons même pas de quoi faire la vaisselle. Mes enfants ne se sont pas lavés depuis deux semaines. Les sanitaires sont sales. On ne sait pas quand l’eau sera rétablie», s’interroge Dda Said, père de famille. Face à cette situation, les habitants se rabattent sur les camions-citernes monnayant chaque jour de grandes sommes d’argent alors que d’autres se ravitaillent auprès des fontaines ou dans des puits d’eau. Cette situation ne cesse de provoquer le courroux des villageois, qui ne savent plus à quel saint se vouer pour régler ce problème récurrent. «Nous souffrons de ce problème depuis des lustres, l’eau n’arrive que rarement dans les robinets, soit deux fois par semaine, si on a de la chance », témoigne Nadir, un habitant du village Takhlidjt. Un autre habitant lui emboîtera le pas en ajoutant : «pourtant, notre localité se situe au cœur de la montagne et non loin des sources d’eau. Les nappes phréatiques regorgent d’eau sans qu’on puisse en profite». Cette situation déplorable ne date pas d’hier, car chaque année, la population revit le même problème, alors que les responsables locaux tentent d’apaiser la colère des villageois. «Jadis, la crise atteignait son paroxysme en période des grandes chaleurs. Le hic, est que ces dernières années, les robinets sont presque à sec durant toutes les saisons», dixit un sexagénaire du village Louta.

Bachir Djaider

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