Le chantier des 80 logements de type publics locatifs (LPL) est à l'état de carcasses. Ceci a fait que les matériaux de construction sont à la merci des intempéries qui font partie de ce désolant décor qui perdure dans l'indifférence générale.
Souffrant d’un manque cruel de logements qui font défauts, la localité de Chemini peine à se défaire de ce carcan privant des centaines de famille de bénéficier d’un logement digne de ce nom. La crise du logement qui frappe de plein fouet cette commune, à soixante kilomètres au sud-ouest de Béjaïa, ne semble pas faire partie des préoccupations des responsables chargés de suivre les travaux entamés avec les deniers de l’État. Érigé à l’ex-marché hebdomadaire de la commune, le site devant accueillir lesdits logements semble laisser pour compte. Les passants sont étonnés de découvrir un chantier à l’arrêt depuis plus de 18 mois et ils s’interrogent sur les raisons de cette situation peu reluisante. Cependant, le retard qu’accuse ledit projet pénalise à plus d’un titre les futurs acquéreurs, d’autant plus que le parc immobilier se fait désirer dans la commune de Chemini. Le maître de l’ouvrage, l’OPGI, assisté d’un bureau d’étude ne semble pas s’inquiéter de cet arrêt des travaux qui tendent à se pérenniser. «La réalisation de ce lot de logements est assurée par une cagnotte puisée dans les programmes sectoriels de développement. Le montant du projet est estimé à 16.5 millions de dinars pour un délai n’excédant pas les 36 mois. Sachant que l’ordre de service pour l’entame des travaux a été émis en novembre 2013», affirme une source proche du dossier. Par ailleurs, les carences qu’enregistre le chantier sont légion. «L’une des entreprises chargées de la réalisation d’une partie du projet est écartée en raison du non-respect des closes tel que le stipule le cahier des charges. L’un des blocs érigés par ladite entreprise est appelé à être démoli, car les travaux sont bâclés et sont loin de répondre aux normes de l’habitat», selon la même source. Le retard dans la réalisation et dans la distribution a toujours caractérisé les différents programmes de logements. Depuis leur lancement, certains chantiers accusent un taux d’avancement faible, en raison, d’une part, du manque de moyens matériels et humains, engagés par les entrepreneurs, et d’autre part, de l’envolée spectaculaire des prix des matériaux de construction et notamment la non-qualification des entreprises désignées pour la réalisation de ce programme. Certains projets comme celui initié dans la localité éponyme accusent un grand retard au grand dam de la population locale. Le secteur du bâtiment souffre d’une certaine léthargie qui a provoqué une crise intenable. En effet, plusieurs PME dans le secteur sont actuellement en cours de faillite si l’on en croit les professionnels du secteur qui ont tiré la sonnette d’alarme. C’est surtout le bâti public qui en pâtit avec un impact négatif sur la répartition des commandes. «Quand le bâtiment va, tout va», dit-on. Mais quand le bâtiment ne va pas, rien ne va. Ce sont tous les secteurs d’activité liés à cet essentiel segment de développement qui en pâtissent.
Bachir Djaider

