D’anciens soldats de l’ANP bloquent l’autoroute Est-ouest

Partager

Des dizaines d’anciens militaires ont bloqué, dans l’après-midi d’avant-hier mardi, l’autoroute Est-ouest près du chef-lieu de la commune de Lakhdaria, au Nord-ouest de la wilaya de Bouira. Ces anciens soldats de l’ANP, mobilisés notamment durant la décennie noire pour combattre le terrorisme, ont usé de pneus brulés, de troncs d’arbres, de pierres et de divers objets métalliques pour bloquer la voie allant vers Bouira de l’autoroute Est-ouest, aux alentours de 18h30. À travers cette action de protestation, les ex-soldats de l’armée ont voulu dénoncer l’interdiction de la marche de la coordination nationale des anciens militaires (retraités, blessés, rappelés et radiés de l’ANP) vers Alger, prévue hier mercredi. D’après certains protestataires, des centaines d’anciens militaires ont été empêchés de rejoindre la capitale par des éléments de la gendarmerie nationale, d’autres ont été repoussés à Bouira et à Lakhdaria : «Nous réclamons notre droit à l’organisation d’une marche pacifique vers Alger, à travers laquelle nous pourrions exprimer nos revendication légitimes», affirme M. Sahli, un ancien militaire issu de la wilaya de Sétif. Selon notre interlocuteur, il ne s’agit pas de la première fois que les services de sécurité interdisent une action de cette coordination : «Certains de mes collègues ont été repoussés près de la gare routière de Bouira, moi j’ai été descendu par des gendarmes du bus qui nous menait vers Alger, à Lakhdaria au bord de l’autoroute !» ajoutera notre interlocuteur. Cette action de blocage de l’autoroute a pénalisé des centaines d’automobilistes, qui sont restés bloquer sur cette route pendant 30 minutes. L’autoroute n’a été rouverte qu’après l’intervention des éléments anti-émeute de la gendarmerie nationale. Ces derniers, dépêchés en grand nombre, ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Pour rappel, ces anciens éléments de l’armée nationale populaire (ANP), dont certains ont été des hauts gradés, ont déjà organisé plusieurs marches et protestations notamment à Alger et Blida, siège de la première région militaire. Ces derniers ont soumis au ministère de la Défense nationale (MDN) une plate-forme de revendications, dans laquelle ils réclament l’amélioration de la prime de retraite que l’État leur accorde ainsi que de la prime accordée aux familles des soldats tués ou blessés lors de la décennie noire. Ils réclament aussi une «reconnaissance officielle» des sacrifices des soldats mobilisés durant cette période, ainsi que l’adoption d’un statut particulier pour ces soldats retraités, pour leur permettre un meilleur accès aux soins, au travail et au logement.

Oussama. K.

Partager