Des équipements en attente de livraison

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Les secteurs de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou sont dans un état peu enviable.

La surcharge des classes dans les écoles primaires, les collèges, les lycées et même à l’université Mouloud Mammeri ne sont un secret pour personne. La plupart des établissements des deux secteurs sont, en effet, dans un état de dégradation avancé. À travers plusieurs cités universitaires, campus et amphis, les dégradations constatées sont multiples. Plusieurs collèges, écoles primaires et lycées ne disposent même pas du minimum vital à même d’assurer un bon fonctionnement. Le mobilier et les ustensiles utilisés sont hors du temps et les moyens pédagogiques mis à la disposition des étudiants et des apprenants sont très insuffisants. Pour l’année présente, la situation s’est aggravée avec la conjoncture économique que traverse pays. L’argent manque, de l’aveu même des responsables concernés : «Nous n’avons reçu aucun sou depuis 2015 pour les travaux de réhabilitation et les multiples réparations», se plaint le directeur de l’éducation, Ahmed Lalaoui, lors d’une réunion de la commission de l’éducation de l’APW, tenue à la mi-septembre. Il est déplorable de constater que les écoles primaires sont les plus touchées par ces restrictions. Des centaines de cantines, devant garantir un semblant de repas de 45 DA aux chérubins, demeurent toujours fermées après plus d’un mois de la rentrée scolaire. Chargées de leur gestion, les APC, en déficit et n’existant que par les subventions de l’État, n’ont pas fait le nécessaire à temps. Les fournisseurs ont, pour la plupart, suspendu leur collaboration, en attendant de recevoir leurs créances. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux secteurs pataugent dans moult difficultés, à l’instar de l’absence d’encadrement, l’absentéisme des enseignants affectés dans les localités distantes de plusieurs dizaine de kilomètres de leur lieux de résidence, le manque de livres scolaires, notamment ceux de 2e génération, la surcharge des classes dans certaines agglomérations… La crainte de perdre la bonne réputation du secteur de l’éducation à travers le territoire nationale est plus que jamais justifiée. La première place que la wilaya occupe sans partage depuis neuf ans aux trois examens de l’éducation semble bien menacée si rien n’est fait en urgence !

Nouvelles infrastructures pour l’année ? Que trois CEM et trois lycées

Pour pallier le problème de surcharge et de l’éloignement des établissements des lieux de résidence des lycéens et collégiens, il n’est prévu que l’ouverture de trois établissements du secondaire et trois du moyen. Le lycée 800/200R de Frikat, dans la daïra de Draâ El-Mizan, dont la date d’ouverture était prévue pour le mois d’août, n’est pas encore opérationnel, bien que les travaux aient été achevés et le chantier réceptionné. L’adduction en eau potable a été effectuée, mais il reste le raccordement de l’établissement au gaz naturel et à l’électricité : «Les travaux sont encours», dit-on. Par ailleurs, le lycée de Boudjima, dans la daïra de Makouda, a été livré partiellement en avril 2017, mais il reste encore la livraison de la salle de sport, des logements et VRD. «Le lycée sera livré totalement le 31 octobre en cours», indique la direction des équipements publics dans son rapport. Le troisième lycée, sis au chef-lieu de wilaya, d’une capacité de 1000/300R, ne sera finalisé que vers la fin de l’année. Le bloc pédagogique est à 95 %, celui du logement à 60%, la salle de sport à 60 %, les VRD à 75% et le restaurant à 90%. Le raccordement à L’AEP n’est pas encore effectué et le poste de détente n’est pas encore implanté. Quant aux travaux de branchement à l’électricité, ils sont en cours.

Le CEM d’Aït Abdelmoumène toujours sans cantine

Le collège base 7 de Makouda a été achevé fin août dernier, tout comme celui d’Aït Toudert dans la daïra de Ouacif. Mais ce dernier projet, doté initialement d’une demi-pension, dans le cadre du programme complémentaire de 2013, fait l’objet d’un gel. Si la situation économique du pays ne s’améliore pas, la cantine ne sera, donc, pas réalisée. Pour sa part, le collège de l’enseignement moyen de la commune d’Aït Chafaâ, relevant de la daïra d’Azeffoun, est prévu pour être livré en fin de ce mois. Nous apprenons que le taux d’avancement général du projet est de 85%. Toutefois, l’établissement n’est pas encore raccordé au réseau AEP, ni à celui du gaz et de l’électricité d’ailleurs. Les responsables en charge du suivi et de la réalisation sont appelés à redoubler d’efforts pour être à jour. Signalons que les demi-pensions des CEM de Mekla et de Makouda sont achevées et réceptionnées. A rappeler que dans certains CEM, ne disposant pas de demi-pensions, les écoliers sont toujours libérés à midi pour déjeuner chez eux. L’exemple nous vient du CEM Aït Abdelmoumène, un établissement construit vers le début des années 1980. A cette époque, ce sont les villageois qui se sont mobilisés pour aider à finaliser l’établissement, car les collégiens du village se rendaient jusqu’au double chef-lieu de daïra et de commune des Ouadhias, distant de 10 kilomètres, pour suivre leur scolarité. Du coup, les villageois ont insisté à réaliser un CEM dans leur village, quitte à contribuer à sa construction. Les salles de classes, les blocs pédagogique et administratif ainsi que les logements ont été construits, mais la cantine, elle, ne l’a pas été. Après plus de 30 ans, l’établissement fonctionne toujours sans réfectoire. Pourtant, une assiette foncière est disponible et l’embellie financière est passée par là. «Nos enfants sont victimes d’injustice. Comment se fait-il que notre établissement ne dispose toujours pas de cantine après plus de 30 ans d’existence ?! Nous demandons au responsable du secteur de regarder dans la direction de ce collège. Nos enfants ont, eux aussi, le droit de prendre leur repas à l’école», fulmine un parent d’élève. Il faut également signaler que, dans ce collège, c’est la cour exiguë de l’école, en forme de couloir, qui fait office d’espace de sport. Inutile de parler de la gêne causée aux élèves qui suivent leur cours à moins de deux mètres.

A l’université, l’on attend toujours les 2 700 places pédagogiques et 3 300 lits promis

L’université Mouloud Mammeri a, de part sa grandeur et importance, tout le temps besoin de plus de places pédagogiques et de lits supplémentaires pour assurer une rentrée universitaire calme et normale. Pour cette année, on prévoit la finalisation de 2 700 places pédagogiques à Tamda pour la fin de l’année 2017. L’on a appris que les blocs pédagogiques ont atteint un taux d’avancement de 85% les VRD en sont à 70%. La résidence est raccordée aux réseaux AEP et gaz. Le branchement à l’électricité, par contre, a été rejeté par le contrôle financier. Concernant les lits, ce sont 1 500 qui sont prévus pour être réceptionnés à Tamda fin novembre. Même prévision pour les 1 000 lits de Rehahlia. Toutefois, il faut signaler que la salle de restauration n’est qu’à 50 % d’avancement. Les travaux AEP, de gaz, de chauffage et d’électricité sont à l’arrêt et n’ont atteint qu’un taux d’avancement de 30%. C’est dire que le pari risque fort d’être perdu. S’agissant des cinq blocs de Boukhalfa, totalisant 800 lits, l’opération de réhabilitation est en cours et la fin des travaux est prévue pour la fin octobre. À signaler que les travaux de réhabilitation de la résidence de Hasnaoua 1, 2, 3 et 4 sont en cours. La date de la fin des travaux est prévue pour la mi-octobre. Il y a lieu de noter, dans ce sillage, que les résidences de Boukhalfa garçons, M’Douha, Rehahlia, Didouche Mourad, l’habitat, le campus de hasnaoua1 et Oued Aïssi bénéficient des mêmes opérations de réhabilitation. Si tous les travaux engagés finissent dans les temps prévus, L’UMMTO assurera, dans doute, une bien meilleure rentrée que celle des années précédentes aux 60 000 étudiants qu’elle totalise.

Hocine T.

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