Le moudjahid Arab Abderrahmane, dit Hadj Abderrahmane Ath Ouarav, est décédé avant-hier samedi à son domicile, situé à la périphérie de la ville d’Aïn El Hammam, sur le chemin menant à Taourirt Amrane, son village natal.
Moudjahid de la première heure, il a d’abord combattu dans la région de l’ex-Michelet à partir de 1954, avant d’être affecté du côté de Draâ El-Mizan comme chef d’un secteur névralgique que les moudjahidine d’alors appelaient «secteur Allah Irahmou, pour résumer tout les dangers auxquels ils étaient exposés», explique Amrane, le frère du défunt. À l’indépendance, le jeune Abderrahmane avait été désigné président de la délégation spéciale à Aïn El Hammam, dont il devint, par la suite, président d’APC, élu jusqu’à 1971. Sorti des affaires de la commune, il fut nommé directeur des ponts et chaussées de Larbaâ Nath Irathen, puis occupa le poste de directeur du parc à matériel de la wilaya de Tizi-Ouzou, avant de prendre sa retraite. Entre-temps, il a été élu membre de l’APW et de la mouhafadha. Un parcours riche à la hauteur de l’homme qu’il était. Un homme connu dans toute la wilaya, en témoigne la foule qui l’a accompagné, hier dimanche, à sa dernière demeure. Parmi celle-ci, l’on distingua ses compagnons d’armes venus de Draâ El-Mizan, Azazga, Boghni et de toute la région, où il était connu de toute la population. On pouvait également remarquer la présence de Mohand Akli Benyounès, président de l’association de la fédération FLN de France, et d’Amara Benyounès, président du MPA. Son fils raconta plusieurs aventures, telles que narrées par son défunt père. Il se rappela que, blessé à la jambe, Abderrahmane avait rampé sur plus de deux kilomètres à travers des champs, jusqu’à Aït Sellane. Il venait d’être surpris de nuit par les militaires français dans une cabane en contrebas du village. Pour échapper aux grenades qu’ils allaient lancer par la toiture, dont ils avaient commencé à casser les tuiles, il sortit en tirant avec un pistolet et se jeta dans les fourrés, sous les rafales de l’ennemi. Les siens tiennent à remercier, pour leur présence, ses amis et compagnons d’armes, les habitants d’Aïn El Hammam et tous ceux qui ont compati à leur douleur.
A. O. T.