«La HIISE est indépendante politiquement et financièrement»

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Le président de la haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), M. Abdelwahab Derbal, a plaidé, hier, au cours d’une conférence à Bouira, pour l’implication des partis politiques.

Il les incite à collaborer dans le cadre des efforts de l’Etat et de son instance pour le développement des élections en Algérie. M. Derbal, qui s’est exprimé au niveau du siège de la commission locale de surveillance des élections, a assuré que le premier objectif tracé par ses services est le développement des élections. Selon l’intervenant, ce processus, déjà entamé, ne se fera qu’avec l’implication des partis politiques concernés par les élections : «Nous n’avons pas uniquement besoin de gestionnaires ou d’observateurs, nous avons aussi besoin de militants engagés qui pourront concrétiser cet objectif qu’est la modernisation des élections en Algérie. La HIISE et l’administration peuvent contribuer par diverses manières et programmes, mais les partis politiques et la société civile doivent aussi s’impliquer pour l’intérêt général», a-t-il estimé. L’ancien ministre chargé des relations avec le Parlement a assuré, également, que le fichier électoral a été assaini à hauteur de 95%, grâce notamment à la «numérisation du fichier national de l’état civil». Il affirmera, par ailleurs, que l’assainissement du fichier électoral reste une opération complexe, surtout que l’Algérie ne dispose pas d’un fichier électoral national unifié : «L’Algérie ne dispose toujours pas de son propre fichier électoral national. Ce que nous avons à notre disposition, ce sont des fichiers communaux. Nous comprenons que cette opération reste complexe, car elle devra se faire après l’assainissement et la numérisation du fichier de l’état civil. Le ministère de l’Intérieur est en bonne voie pour réussir cette mission, et qui, je le rappelle, est très compliquée. Avec la généralisation du numéro d’identité numérique, le ministère de l’Intérieur a pu assainir plus de 95% des fichiers communaux des élections», a-t-il précisé. M. Derbal mettra en garde, en outre, les partis politiques, particulièrement ceux de l’opposition, sur les dangers d’une manipulation politique de ce processus : «Il ne faut pas que ces efforts soient manipulés ou utilisés politiquement, car l’Algérie traverse une étape importante, et l’administration ne manque pas d’objectivité dans son traitement». M. Derbal, qui a refusé de s’exprimer sur le cas des rejets de candidatures par les services des wilayas, a assuré, cependant, que les candidats concernés pouvaient se rapprocher des commissions locales de surveillance des élections, pour le signalement de ces rejets : «Ça reste l’affaire des administrations locales. Malheureusement, aucun candidat concerné par ces rejets ne nous a informés avant la fin de la période réglementaire des dépôts des candidatures. Actuellement, ne nous pouvons nous prononcer, car seule la justice est habilitée à confirmer ces rejets ou le contraire», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le président de l’HIISE rejettera en bloc certaines informations faisant état de sollicitations formulées par ses services, pour la dotation de moyens. Selon lui, la haute instance dispose de tous les moyens nécessaires pour accomplir sa mission de surveillance des élections et reste indépendante administrativement et financièrement : «Nous disposons de tous les moyens pour bien mener notre mission constitutionnelle. Nous dépendons d’aucun département ou organisme d’Etat. Nos comptes, nous ne devons les rendre qu’au président de la République ! La haute instance est indépendante financièrement et politiquement», a-t-il souligné, avant de plaider pour l’élargissement des prérogatives de son instance : «Nous n’avons sûrement pas les moyens pour organiser les élections, mais pour les surveiller, si. Nous avons, cependant, demandé d’élargir nos prérogatives pour le suivi des élections, à partir de notre expérience des élections précédentes». M. Derbal a assuré, vers la fin de la conférence, que la haute instance veillera, pendant la prochaine campagne électorale, au respect des lois électorales, en affirmant que les partis politiques seront désormais interdits de commettre certaines erreurs, enregistrées durant les dernières élections législatives : «Beaucoup de choses vont changer cette fois-ci. À base de notre dernière expérience, nous avons développé nos méthodes de surveillance qui seront plus efficaces et strictes», a-t-il conclu.

Oussama Khitouche

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