Le blé est une valeur économique sûre. En produire quantitativement et qualitativement, c’est, en plus permettre des rentrées en devises et garantir la souveraineté d’un pays. Avec plus de 3 millions d’hectares arables, ces rentrées en devises et cette garantie sont à la portée de l’Algérie. Hélas, seuls près de 40 000 hectares sont exploités, soit le 1/7e de la superficie globale. L’Etat a conscience de ce manque et semble mettre tous les moyens pour relever le défi — qui en fait, n’en est pas un — d’emblaver le maximum. Mais déjà, il faut exploiter intelligemment les 400 000 hectares labourés. Ce à quoi s’attelle le ministère de l’Agriculture qui ambitionne d’atteindre 50 millions de quintaux de récolte pour cette année. Et c’est dans cette perspective que s’est tenu le séminaire régional regroupant les professionnels du centre du pays. Un nouveau dispositif consistant à suivre techniquement les différentes étapes céréalicultures aidera à atteindre l’objectif que s’est assigné le ministère. Cela dit, fait que “des agriculteurs n’ont pas encore désherbé et fertilisé” pose un vrai problème et compromet la récolte, même si le climat est plutôt à l’avantage d’un meilleur rendement. Ce problème, expliquera Ould Hocine, se pose avec des proportions différentes à l’échelle nationale.A ce propos, des intervenants justifieront le non-désherbage par le coût qu’ils estiment trop élevé des désherbants. Un technicien de BBA, lui, accusera carrément des paysans de revendre les médicaments. D’autres problèmes, tels que le manque de pulvérisateurs, seront soulevés par les fellahs.S’agissant de l’aide de l’Etat au secteur, le secrétaire général de la Chambre de l’agriculture ne comprend pas que les agriculteurs ne manifestent pas plus d’engouement. A ce propos, les fellahs accuseront en gros la bureaucratie et les banques (CRMA et BADR), qui ne leur faciliteraient pas la tâche. Un paysan parlera carrément de “hogra”.Les responsables venus d’Alger, dont le DG de la CCLS, réitéreront la disponibilité de l’Etat à venir en aide aux agriculteurs. C. Ould Hocine, lui, invitera le parterre à relever le défi d’atteindre les 50 millions de quintaux de récolte, avant d’avertir que désormais, la rigueur sera de mise, s’agissant des agriculteurs qui “trichent” avec l’itinéraire technique. En filigrane, il expliquera que l’Etat n’aidera que le fellah de métier, celui qui fait son travail en professionnel. Autrement dit, l’argent de l’Etat ira à ceux qui le méritent pour le bien du pays et de la société algérienne.
T. O. A.
