Cap sur la diversification des productions agricoles

Partager

Le CFPA de Bechloul a abrité, le week-end dernier, une journée agricole qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de vulgarisation agricole et de la Journée mondiale de l’alimentation.

Plusieurs activités sont organisées régulièrement depuis le 2 octobre dernier, a indiqué M. Ganoun Djoudi, directeur des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira. Il ajoutera : «Nous saluons la présence du chef de la daïra de Bechloul, du maire de Bechloul et du maire d’El Esnam. Cette journée dédiée à l’agriculture a été organisée par la subdivision d’El Esnam, afin de montrer les efforts consentis par l’Etat pour le développement du secteur de l’agriculture. Ce genre d’événements doit être encouragé à travers toute la wilaya et c’est ce qui a été fait au niveau de certaines subdivisions agricoles, comme aujourd’hui à Bechloul et à Souk El Khmiss». M. Aït Ali, chef de la daïra de Bechloul, dira : Cela reflète on ne peut plus clairement la volonté de l’Etat à encourager le développement du secteur agricole. Il y a une véritable symbiose entre les agriculteurs qui ont adhéré à cette démarche et l’administration, ce qui favorise le développement de plusieurs filières». Jeudi dernier, le public e était convié à une grande exposition de produits du terroir, de matériel agricole, de produits maraichers, de ceux de la ruche et de ses dérivés. Parmi tous les stands installés, celui de la direction de la pêche de Tizi-Ouzou était sans nul doute l’attraction. On pouvait y admirer de beaux spécimens de carpes grandes bouches et de carpes argentées pesant jusqu’à trente kilos,en plus d’autres poissons d’eau douce. Le public fut également ébahi de voir un spécimen de moule géante que l’on trouve à l’état sauvage au barrage d’Oued Lek’hel d’Aïn Bessem. Production de la pêche continentale :

Plus de 400 tonnes de poissons depuis 2008

Le docteur Hakoum Hassina, cheffe du service aquaculture au niveau de la direction de la pêche de la wilaya de Tizi-Ouzou, dans son intervention, a incité les présents à investir dans le domaine de la pisciculture et son discours en a séduit plus d’un : «Nous avons été invités à participer à cette belle manifestation et nous y découvrons les produits issus de la pêche continentale et les belles richesses hydriques existantes au niveau de la wilaya de Bouira. Nous invitons et encourageons les agriculteurs à investir dans le domaine de l’aquaculture, mais aussi dans la pêche continentale. La wilaya de Bouira possède en effet 32 retenues collinaires, 919 bassins d’irrigation ainsi que trois grands barrages. Ce sont des potentialités hydriques importantes. Depuis 2003, chaque année, nous faisons des ensemencements au niveau de ces barrages. Nous avons établi jusqu’à ce jour une production de 401,14 tonnes issus de la pêche professionnelle, notamment depuis 2008. Chaque barrage dispose d’un quota pour des concessions au profit des pêcheurs professionnels. Le pêcheur s’adresse à nous avec son dossier, son équipement, embarcation et autres, et on lui attribue une concession d’une année au niveau du barrage. Pour l’instant à Bouira il n’y a eu qu’une seule concession accordée au niveau du barrage de Oued Lek’hal d’Aïn Bessem. Nous avons ensemencé jusqu’à aujourd’hui 22 bassins, une partie avec du Tilapia et une partie avec de la carpe issus des écloseries algériennes», a-t-elle détaillé. Le docteur Hakoum Hassina dira également que la wilaya de Bouira bénéficie d’un programme spécial pour créer plusieurs fermes piscicoles en eau douce, soit dans des étangs, soit dans des cages flottantes ou dans des bassins d’irrigation. «Nous envisageons de faire des unités de fabrication d’aliments pour poissons et de fabrications de glace pour maintenir le poisson au frais lors de son transport vers les marchés. Mais nous espérons surtout que les jeunes de la région se manifestent pour investir dans le domaine, car nous avons un problème de foncier. Il faut savoir que la direction de la pêche ne dispose pas de zone d’activité propre à elle. L’ANBT attribue des concessions pour des fermes piscicoles avec des cages flottantes lorsqu’un barrage n’est pas destiné à l’AEP, sinon c’est aux propriétaires terriens limitrophes au plan d’eau qui peuvent en faire l’exploitation.

Il suffit qu’ils se rapprochent de nos services pour investir et créer des bassins ou des étangs dans une ferme piscicole», expliquera-t-elle. Sur une récolte céréalière de 1 800 000 quintaux, seuls 600 000 sont collectés par la Coopérative de Céréales et Légumes Secs (CCLS)

Pour M Ganoun, il est impératif de privilégier certaines cultures stratégiques, à l’image de la céréaliculture et de la pomme de terre qui sont des produits de très large consommation. «Pour ce qui est des céréales, on utilise la ressource hydrique pour la multiplication de semences, car on doit mettre un terme à l’importation de semences de céréales et de pomme de terre. Nous devons arrêter d’importer ces produits dans un avenir proche», préconise-t-il. Le dernier rendement en céréaliculture pour la wilaya de Bouira était d’une moyenne de 28,80 quintaux à l’hectare. En tout, ce ne sont pas moins d’un million huit cent mille quintaux de céréales qui ont été récoltés. Toutefois, seulement 600 000 quintaux ont rejoint les silos de la CCLS. Cela se justifie par les orges qui sont beaucoup plus utilisées dans l’alimentation du bétail, ce qui explique qu’il n’y a pas eu de restitution au profit de la CCLS. En plus, dans la région du sud, les agriculteurs ne livrent pas leurs récoltes au niveau de la wilaya de Bouira. Ils se dirigent plus vers M’sila ou Médéa. D’où l’écart enregistré entre la collecte et la production.

«L’irrigation doit se faire de manière rationnelle !»

Auparavant, dans les plaines d’El Esnam, la culture des céréales et de la pomme de terre était très répandue. Mais maintenant, les agriculteurs diversifient leurs exploitations avec l’introduction de nouvelles cultures surtout au niveau du périmètre d’irrigation. Une aubaine pour ces exploitants agricole que de disposer d’un barrage comme celui de Tilesdit qui permet, en plus de l’alimentation en eau potable, d’irriguer les terres agricoles. «Nous allons faire un effort en matière d’irrigation, pour l’utilisation de la ressource de manière plus rationnelle avec l’introduction de nouvelles techniques comme le goutte-à-goutte. Une fois cette culture généralisée, nous pourrons dire que nous avons réussi le programme et cela nous permettra de réaliser des extensions du périmètre irrigué. Actuellement, nous avons 2 225 hectares occupés par ce réseau, mais à l’avenir, avec la généralisation des techniques du goutte-à-goutte, nous gagnerons en superficie un peu plus de ce que nous avons actuellement parce que la ressource excédentaire permettra de pourvoir les cultures maraichères qui commencent à prendre de l’ampleur», a estimé le DSA de Bouira, M. Ganoun Djoudi, qui répondait à un groupe d’agriculteurs d’El Esnam qui se plaignaient de ne pas bénéficier de l’irrigation alors que leurs exploitations se trouvent à peine à 500 mètres de la dernière vanne. «C’est un véritable souci pour nous céréaliculteurs qui ne disposons pas de cette eau du barrage. Cela pénalise nos récoltes qui se retrouvent ainsi exposées aux aléas climatiques notamment à la sécheresse qui sévit régulièrement ces dernières années», se désole M. Laidi, céréaliculteur d’El Esnam. Ils sont en effet nombreux à ne pas bénéficier du périmètre irrigué (voir l’article d’Oussama Khitouche ci-desous), et leur vœu est de voir leurs exploitations raccordées aux eaux du barrage, un impératif vital pour pérenniser leurs activités.

Hafidh Bessaoudi

Partager