Le SOS des agriculteurs

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Dans une requête adressée au ministre de l’Agriculture et celui des Ressources en eau, des propriétaires de terrains agricoles ainsi que des exploitants de différentes filières, de plusieurs communes de la wilaya de Bouira, interpellent vivement les deux responsables pour l’inscription rapide d’un projet d’un périmètre irrigué au profit de leurs terrains à cheval entre les communes de Bouira, Oued El-Berdi, El-Hachimia et Aïn-Laloui. Les rédacteurs de cette missive, qui ont tenu à tirer la sonnette d’alarme particulièrement face à la baisse régulièrement du rendement sur ces terrains ainsi qu’à propos de l’affaiblissement des ressources hydriques d’irrigation au niveau de cette région, avancent que la réalisation d’un réseau d’irrigation agricole est l’unique solution pour sauver ces terrains de l’abandon : «Nos terrains sont d’une superficie qui dépasse les 150 000 hectares, avec plusieurs fermes et exploitations privées, qui sont sérieusement menacés par le stresse hydrique. Certaines filières, à l’image de la viticulture, ont été carrément abandonnées en raison de l’absence de ressources d’eau. L’arboriculture et l’élevage sont aussi menacés, alors que le rendement de la céréaliculture s’affaiblit chaque année !» explique M. Salah Yahiyaoui, exploitant agricole et représentant des propriétaires de ces terrains. Notre interlocuteur affirme que des possibilités de réalisation d’extensions des périmètres irrigués d’El-Esnam et d’Aïn-Bessem existent et ne nécessiteront pas d’importantes sommes financières : «Nos terrains sont situés entre deux plateaux agricoles, celui d’El-Esnam et celui des Aaribs à Aïn-Bessem. Ces deux plateaux sont équipés de systèmes d’irrigations qui peuvent couvrir nos terrains par la réalisation de simples extensions. La couverture de nos terrains en irrigation est une urgence à laquelle doit répondre les pouvoirs publics, car ces terrains très affaiblis risquent de finir en jachère dans les dix prochaines années !» Les plaignants ont aussi soulevés le problème de la hausse des charges de production, notamment pour l’irrigation des terrains : «Souvent nous sommes contraints d’irriguer nos cultures par moyen de citernes tractables. Nos charges financières augmentent d’année en année, en raison de l’absence d’un système d’irrigation. Nous sommes donc obligés chaque année d’augmenter les doses d’engrais, d’utiliser plus de véhicules agricoles et dont les prix sont devenus hors de protée. Malheureusement, les prix de vente ne changent jamais et nos pertes sont de plus en plus importantes», lit-on dans cette missive, qui sonne comme un véritable appel de détresse de ces agriculteurs. Une situation désastreuse confirmée par M. Yahiyaoui, qui affirme qu’au moins la moitié des agriculteurs activant dans ces terrains ont abandonné leurs activités : «Nous sommes dans l’expectative et nous sommes livrés à nous-mêmes. Certains agriculteurs ont abandonné leurs activités et leurs terrains, et les détenteurs de crédits bancaires n’ont même pas de quoi rembourser leurs dettes. Nous ne pouvons même pas effectuer des études correctes pour évaluer les besoins de la terre en eau, qui devra être immense. Malheureusement, nous craignions le pire cette saison surtout avec le retard des pluies. Même les rares forages dont nous disposons sont tous épuisés, la seule et unique solution est la réalisation d’un périmètre irrigué», affirme M. Yahiyaoui, qui ajoute que cette proposition a été formulée depuis les années 1990, mais sans aucun résultat palpable : «Cette proposition, nous l’avions exposés à l’ancien ministre de l’Agriculture, le défunt Kasdi Merbah, lors de sa visite à Bouira durant les années 90. Depuis, nous n’avons jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme quant à l’avenir de ces terrains et l’avenir des centaines de familles qui en-dépendent, mais en vain. Nous insistons toujours sur cette proposition et nous sommes prêts à accompagner et à aider, sur le terrain, les pouvoirs publics pour sa concrétisation», a-t-il enfin ajouté.

Oussama Khitouche

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