L’irresponsabilité

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S. Aït Hamouda

Des forages à sec, des sources taries et le barrage de Taksebt n’a pas vu d’amélioration depuis l’an passé, tout ça pour cause d’absence de pluviométrie et d’exploitation effrénée du sable… Le sable a sa mafia et elle s’en fout du mal qu’elle fait aux Algériens. Que l’on extrait exagérément, à tire larigot, à profusion, cette couche immense de sable qui filtre l’eau qu’on boit, les sabliers n’en ont rien à cirer. Lors d’une visite de Sellal à Tizi-Ouzou lorsqu’il était ministre des Ressources en eau, il avait promis, mordicus, que plus rien ne serait comme avant, les exploitants de sables allaient être arrêtés et sanctionnés, «oulach, oulach». Toutefois, il n’en fut rien. L’exploitation de ce matériau est allée crescendo jusqu’à atteindre l’insupportable, l’inimaginable et le tout avec une permissivité incroyable de qui de droit. Le laxisme, à tout le moins débonnaire, des autorités laisse ces gangs de trafiquants agir selon des stratagèmes qu’ils ont peaufinés avec le temps. Plus de soixante forages sont à sec, et c’est à une courbe ascendante que l’on assiste effarés. On ne peut, pour l’heure, ni à court-, ni à moyen-terme trouver des solutions à ce problème de pénurie d’eau. La pluviométrie et l’homme forment un duo de nuisance des plus redoutables. Que la pluie et la neige ne tombent plus comme avant, cela on sait d’où ça vient, c’est le réchauffement climatique, mais quand des forages ne contiennent plus ce liquide nourricier, il y a de quoi s’inquiéter au plus haut point. Tizi-Ouzou ce n’est pourtant pas le désert, certains pensent le plus sérieusement du monde que c’est le château d’eau de toute l’Algérie. Mais entre le rêve et la réalité, il y a une distance sidérale qu’on ne peut franchir, sachant que l’eau, qui se réduit en peau de chagrin, ne peut être remplacée en un tour de main, ni par des incantations, ni par des prières. Que l’on se lamente sur son sort, on a parfaitement raison, mais qu’on ne se retire pas du débat, sous le prétexte farfelu qu’on n’est pas responsables…

S. A. H.

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