La population de M’Kira a observé, hier matin, une grève générale, ponctuée par une marche, pour réclamer la fermeture de la carrière du tuf qu’une entreprise privée exploite dans la région.
Pour se faire entendre, les habitants de la localité ont appelé à une action «M’Kira, ville morte» et une marche pacifique allant de l’APC jusqu’à ladite carrière. Un appel qui a eu un écho, puisque tous les commerçants du chef-lieu ont débrayé, en attestent les rideaux des boutiques et ateliers fermés hier matin. Pareil pour les écoles et les administrations. La foule rassemblée devant la mairie aux premières heures de la matinée s’est ensuite ébranlée vers le site de la carrière «indésirable», empruntant un chemin d’environ trois kilomètres. Il est à noter que les protestataires ont clairement exprimé leurs revendications. Des mots d’ordre, tels que «Rendez à M’Kira ce qui lui appartient» ou encore «Non à l’enrichissement au détriment de la santé de nos enfants», ont été revendiqués et portés sur des banderoles brandies au long de cette marche pacifique. Devant le portail de la carrière, les intervenants ont réitéré leur volonté de maintenir la pression jusqu’à la satisfaction totale des revendications soulevées. «Nous ne demandons rien de plus que les autorités nous écoutent et réagissent par rapport à cette situation qui pénalise toute la population. Il faut que le wali prenne la décision de fermer définitivement cette carrière parce que nous avons trop longtemps souffert de ses désagréments». A l’unanimité, les protestataires souhaitent que ce site soit transféré à l’APC, afin de servir d’assiette foncière à d’éventuels projets de développement. «Nous dénonçons les accusations portées à l’encontre de dix jeunes sur les trois cents personnes rassemblées aujourd’hui (ndlr, hier) et lors de notre première action. Même les noms donnés aux services de sécurité étaient faux. Ce sont tous les habitants de la commune qui exigent cette fermeture et ces jeunes ne sont que nos délégués», clamera un membre actif du mouvement de protestation. Vers midi, la foule s’est dispersée. Mais elle a, néanmoins, affiché sa détermination à répondre aux appels du collectif désigné de veiller à maintenir la carrière fermée. Les membres du collectif ont menacé de porter leur protestation vers le chef-lieu de daïra et de wilaya au cas où aucune décision, dans le sens de leur réclamation, ne serait prise par les pouvoirs publics. Ils rappellent, toutefois, que les membres d’une commission dépêchée dernièrement par le wali «ont émis des avis favorables par rapport à la fermeture de la carrière».
Amar Ouramdane

