Une dizaine de couturières exerçant au niveau de l’atelier de l’APAM (Association pour la promotion de l’agriculture de montagne) à Aïn El Hammam, risquent de se retrouver au chômage, faute d’un plan de charge. Au début de leurs activités, les jeunes avaient ciblé le recyclage de vieux vêtements, auxquels elles redonnaient vie, en les transformant en sacs, tabliers et autre objets utiles. Des habits en bon état avaient été, alors, récupérés et transformés en de jolies choses exposées sur place, ou lors d’événements tel «Raconte-Arts». Le public, mis dans la confidence, semblait apprécier le travail effectué, comme en témoigne le registre de doléances mis à sa disposition. Les gens n’hésitent pas à prodiguer leurs encouragements aux initiateurs de cette activité, protectrice, également, de l’environnement. Cependant, les ventes n’ont pas été à la hauteur escomptée. Les promoteurs du projet ont très vite compris qu’il faut diversifier les activités pour que l’atelier soit viable. Ils reçoivent, alors, de petites commandes de particuliers qui y trouvent des prestations de qualité à des prix compétitifs. Les blouses, les sacs et autres articles livrés à leurs propriétaires ont permis au personnel de souffler quelque peu, sans tout de même arriver à leur rapporter des salaires décents et faire face, parallèlement, aux dépenses du fonctionnement de l’atelier. Qu’à cela ne tienne ! Personne ne se décourage. «Nous ne cessons de prospecter le marché, allant jusqu’ à offrir nos services même à de petits commerçants, dont le créneau correspond à notre activité», indique Allala Saadi, le chef d’atelier qui se démène pour attirer des grossistes en confection qui pourraient aider, même conjoncturellement, l’atelier et lui éviter une fermeture que personne ne souhaite. Notons que l’atelier a été ouvert, il y a plus d’une année, par l’APAM, en collaboration avec l’AMSED de Strasbourg. Une dizaine de jeunes femmes y exercent dans des conditions difficiles. La toiture délabrée laisse infiltrer des eaux de pluies à la moindre averse, risquant d’endommager les machines. De larges bandes de tissus, fixées aux madriers de la charpente au moyen de punaises, font office de plafond pour cacher les tuiles. Malgré toutes les entraves, l’atelier arrive à rester ouvert grâce au sacrifice de ses ouvrières qui ne sont payées qu’en fonction du travail réalisé. Pour subvenir à leurs besoins, elles acceptent d’exécuter même de menus travaux, peu rentables. L’essentiel est de garder espoir, de ne pas abandonner.
A.O.T.