Imaloussène, un important bassin de la production laitière

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La filière lait, qui connait depuis quelques années un essor fulgurant, n’est pas qu’un simple métier à Imaloussène. Elle y prend la place d’un véritable vivier économique, générateur de richesse et créateur d’emplois.

Classé en 2008 premier producteur de lait cru au niveau national, le village Imaloussène, relevant de la commune de Timizart, s’est imposé de fort belle manière comme étant un bassin important en matière d’élevage et de production du lait de vache cru. En chiffres, le village produit, à lui seul, une quantité de 25 000 litres/jour, la filière est représentée par plus de 140 éleveurs totalisant un cheptel de 1 225 vaches. Selon les chiffres de la direction locale des services agricoles, Imaloussène dispose de 700 hectares de superficie agricole utile, 150 ha de superficie fourragère et 149 éleveurs/livreurs de lait cru, 18 collecteurs de lait et deux centres de collecte. Doté d’importants atouts agropastoraux, le village a réussi essentiellement grâce aux investissements privés, à commencer par les centres de collectes affiliés aux usines de transformation de lait, les éleveurs et les collecteurs particuliers. Le développement de la filière s’explique également par l’apport des mesures d’encouragement et de soutien aux agriculteurs mises en place par l’Etat. L’octroi de primes incitatives à la production, l’appui technique ainsi que des opérations d’insémination artificielle et de suivi vétérinaire du cheptel, visant l’amélioration des performances des bovins menées périodiquement par les services vétérinaires, ont été parmi d’autres facteurs qui ont grandement contribué au développement de la filière. Il est à signaler que les vaches de la région produisent un lait de qualité du fait de leur alimentation dans des espaces naturels et le savoir faire ancestral des agriculteurs locaux. D’aucuns sont conscients des potentialités de ce village en matière de production de lait dans ce grand bassin laitier, le lait d’Imaloussène alimente plusieurs laiteries de la wilaya de Tizi-Ouzou et des wilayas limitrophes.

Collecteur de lait, un métier en plein essor

Le réseau agréé de la collecte de lait, est une activité ayant également bénéficié du soutien de l’Etat dans le cadre des différents dispositifs de l’aide à la petite et moyenne entreprise notamment l’ANSEJ, s’est sensiblement amélioré et a permis la mise en place d’un réseau de 18 collecteurs à Imaloussène, recueillant le lait cru en deux temps, pour alimenter les deux centres de collecte. Le développement de cette activité a permis la création d’une cinquantaine de postes d’emplois permanant à travers la collecte, la pasteurisation et la distribution du lait cru. «J’ai bénéficié, en 2011, de l’aide de l’Etat dans le cadre du dispositif de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej), pour monter mon entreprise de collecte de lait. Le souci était de trouver des éleveurs avec qui travailler, c’est vrai qu’au début c’était un peu difficile mais aujourd’hui je travaille avec une dizaine d’agriculteurs et je collecte entre 800 et 1000 litres/jour», explique A. Ferhat, un jeune collecteur d’Imaloussène. Ce dernier note que l’extension de son activité lui a permis d’embaucher deux autres employés issus de la région.

Et le lait a sa fête !

Organisée par le comité de village d’Imaloussène, en collaboration avec l’association Ithrane et la direction des Services agricoles, parrainée par l’APW de Tizi-Ouzou, la traditionnelle fête de lait est un événement majeur qui regroupe, fin mai de chaque année, les différents acteurs de la filière du lait de la région et d’ailleurs, entre éleveurs, collecteurs et transformateurs. La manifestation revêt une importance particulière dans la mesure où elle permet la valorisation du métier d’éleveur et des activités de maraîchage ainsi que la consolidation des liens professionnels entre les agriculteurs et les responsables du secteur. En d’hors de son aspect festif, l’événement est également une occasion pour les professionnels de la filière d’attirer l’attention des responsables du secteur sur la nécessité d’aider et d’accompagner les éleveurs qui font face à d’énormes problèmes liés à la cherté des intrants (foin et aliment du bétail), ainsi que le prix actuel du litre de lait jugé très en dessous de son coût de revient. Car les éleveurs s’accordent à dire que le soutien fourni par l’Etat à travers ses organismes institutionnels, a eu certes, des retombées positives sur la production laitière et la collecte, mais il reste insuffisant au vu des potentialités non négligeables de la région. Ils appellent à plus d’engagement pour renforcer l’encadrement et l’accompagnement des éleveurs, producteurs et les transformateurs pour créer une meilleure synergie impliquant les différents acteurs de la filière du lait.

Ahmed Oulagha

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