Les restaurants concurrencés par les fast foods

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Les restaurants où l’on s’attablait pour déjeuner dans le calme et la convivialité sont désormais «détrônés» par des concurrents d’un autre genre. «Difficile par les temps qui courent de trouver un restaurant convenable où emmener un ami de passage», se désole Hamid, qui s’est déplacé sur près de dix kilomètres pour offrir à déjeuner à son visiteur. Vu leur nombre au niveau de la ville d’Aïn El Hammam, on peut, tout bonnement, affirmer que les fastfoods et les cafés maures sont les seuls créneaux sur lesquels les jeunes sont portés. Depuis l’avènement de l’internet mobile, la diminution des activités des cybercafés pousse les nouveaux «investisseurs» à se tourner vers la restauration rapide. Un créneau juteux sans charges financières importantes. «Chaque fois qu’un commerce ferme ses portes pour travaux, nous savons qu’il les rouvrira, plus tard, pour proposer des casse-croûtes et des pizzas», dit un habitué de la ville de l’ex-Michelet. En optant pour la restauration rapide, les propriétaires choisissent ainsi un commerce «sans risque». Leur investissement leur rapporte rapidement des bénéfices. Hormis les dépenses pour le loyer, les charges se limitent à quelques marmites et poêles, quelques tables et chaises bon marché, et le tour est joué. La plupart des locaux ne possèdent pas de fenêtre d’aération, outre la porte d’entrée. Les fumées et les odeurs de friture investissent la ville dès neuf heures du matin. Les conditions d’hygiène douteuses sont loin d’être le souci des propriétaires de ces établissements qu’affectionnent les travailleurs désireux de manger «sur le pouce», à un prix «peu élevé». Nul besoin d’un cuisinier qualifié, puisque n’importe quel ouvrier peut s’improviser «préparateur d’omelettes frites». La «chawarma», ce plat venu d’ailleurs, fait partie des produits les plus demandés. Présentée à l’air libre, à fleur du trottoir, elle ne cesse d’accumuler poussières et gaz d’échappement. Qu’importe, les affamés ne sont pas très regardants sur l’hygiène, ni sur les odeurs âcres de l’huile brûlée. Comme pour vanter l’innocuité de son huile, un employé croit bon de rassurer un client : «Nous la changeons pratiquement une fois par semaine. On ne peut pas faire plus, on ne s’en sortirait pas au prix où elle est», lance-t-il. Sachant qu’elle cuit une dizaine d’heures par jour, sa nocivité ne fait aucun doute. Mais peu de gens s’en soucient. Les consommateurs ne s’embarrassent pas de ces détails une fois à table. Quant aux «costumes» crasseux des serveurs, on n’y prête même pas attention.

A.O.T

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