Les producteurs subventionnés

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Il y avait beaucoup de monde, avant-hier jeudi, au marché communal de Béni Maouche, à l’occasion de l’ouverture de la 15 eédition de la Fête de la figue sèche.

Une édition, il est vrai, particulière, car intervenant quelques mois seulement après la labellisation de ce produit du terroir. Cette année, ils sont plus de 150 exposants à prendre part à cette manifestation. Des exposants venus des wilayas de Béjaïa, Sétif et Tizi-Ouzou. En sus de la figue sèche et ses dérivés (confiture, confiseries, gâteaux…), d’autres produits du terroir y sont exposés et proposés à la vente. A noter que le coup d’envoi de cette manifestation a été donné par le wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, qui a, selon son attachée de presse, «accordé une subvention à l’Association des producteurs de la figue». Celle-ci ne précise pas, pour autant, le montant de cette subvention. Néanmoins, les producteurs de la figue concernés par le label identification géographique (IG) Béni Maouche attendent davantage des pouvoirs publics, pour booster la production et se lancer dans l’export. «Nous ne disposons pas de matériels nécessaires pour augmenter la production et améliorer la qualité de notre produit», avoue un fellah de la région d’Ath Djellil. Selon lui, le quotidien des producteurs de la figue, qu’ils soient de Béni Maouche, Ath Djellil, Barbacha, Ath Slimane, Ath Ouartilane ou d’ailleurs, est peu enviable : «Nous ne bénéficions même pas des avantages de la sécurité sociale. Aujourd’hui, j’ai la force de mes bras, mais Dieu seul sait de quoi sera fait demain», lâche-t-il, sur un ton d’amertume, révélant, au passage, quelques écueils qui freinent le développement de la filière dans la région : «Beaucoup de projets portant, par exemple, l’ouverture de pistes agricoles butent sur des oppositions citoyennes. Cela nous handicape sérieusement ; les pouvoirs publics doivent intervenir pour lever ces oppositions, en indemnisant au prix du marché les citoyens expropriés», recommande-t-il. L’un des responsables de l’Association des figuiculteurs de la wilaya de Béjaïa a révélé, pour sa part, que «les résultats des analyses des échantillons prélevés sur différentes variétés de la figue de Béni Maouche, envoyés au laboratoire, tardent à être révélés», d’o&ugrave,; regrette-t-il, «l’imbroglio» né au lendemain de la labellisation de ce produit. Un label qui peine à s’exporter. Pour rappel, le processus de la labellisation de la figue de Béni Maouche a débuté en automne 2014. Il a été mené par une commission composée d’experts européens et de cadres au ministère de l’Agriculture qui ont effectué plusieurs visites dans la région de Béni Maouche, pour prendre langue avec les agriculteurs locaux et s’enquérir du processus de production, de conservation et de commercialisation de ce fruit, notamment celui destiné à l’exportation. Cette opération est une forme de reconnaissance de la figue de Kabylie, jugée apte à se faire une place sur le marché mondial. La figue de Béni Maouche, et de tant d’autres régions de Kabylie, charme de par sa qualité. Pas moins de onze communes de la wilaya de Béjaïa et dix autres des régions berbérophones de la wilaya de Sétif, cultivant des figues dont la qualité est similaire à celle de Béni Maouche, ont adhéré à ce projet de labellisation ( 300 cultivateurs, 4 transformateurs et conditionneurs). Il y a lieu de préciser, enfin, que Béjaïa occupe une place de choix à l’échelle nationale en matière de production de la figue, si ce n’est la première, avec une superficie de 10 302 hectares, soit un million de figuiers, produisant 300 000 quintaux par an.

F. A. B.

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