La Dépêche de Kabylie : Pourquoi une tournée en ce début de printemps ? Est-ce le fait que vous êtes un chanteur d’amour ?Farid Ferragui : Chanter au printemps est devenu un tradition pour moi.C’est ma deuxième tournée depuis 2000. Le printemps est une saison d’ouverture et de plaisir. Les gens sortent et le climat est favorable à la chanson. Les gens ont le cœur à la fête. C’est une période idéale pour chanter.
Pourquoi Farid Ferragui ne se produit qu’en tournée et jamais en concert ?C’est moi, je ne fais pas de galas, même pas pendant le mois de carême où les gens s’adonnent à la fête, comme il est de tradition. Par contre, dans ma méthode de travail, j’aime me donner à fond et me consacrer entièrement en faisant le tour des régions où je pense me produire.
Quel est votre sentiment en chantant dans votre wilaya natale, Tizi Ouzou ?J’éprouve le même plaisir en chantant à Tizi Ouzou qu’à Béjaïa, Bouira et dans les autres localités où je suis programmé. Partout où je me produis, je me retrouve devant un public que j’aime et qui m’aime.
Pourquoi avoir annulé votre tournée de 2001 ?Cette tournée ne pouvait pas se tenir dès lors qu’il y avait eu des événements douloureux en Kabylie. On ne pouvait pas faire la fête au moment où d’autres pleuraient. La Kabylie était en deuil. L’artiste doit être aux côtés de la population surtout dans les moment difficiles. Personnellement, je n’avais pas le cœur pour chanter à l’époque. Je me suis plutôt exprimé à travers des deux albums produits dans cette période. J’ai fait des chanson où j’ai dénoncé les dépassements, l’injustice et l’assassinat de nos jeunes.
Parlez-nous du spectacle de ce jeudi…Je vais me produire en compagnie de deux jeunes percussionnistes. Furar, un jeune chanteur talentueux va se produire en premier. Le spectacle durera environ trois heures. Il y aura deux parties, la première comprendra les chansons socio-politiques et la seconde sera instituée de chansons sentimentales. J’essayerai bien entendus de répondre à tous les goûts.
Parlez-nous de l’organisation de cette tournée…La tournée est organisée par M. Farid Daf, un jeune qui débute dans le professionnalisme. Sa boite, MAS Production, organise pour la première fois ce genre d’événement artistique. J’ai essayé de l’aider de mon mieux. La tournée est sponsorisée par Ifri Music, Saout El Andalib, EURL Yousra Transit, et des quotidiens dont La Dépêche de Kabylie, Le Soir d’Algérie, El Watan, l’Expression, Djazaïr News. Concernant la sonorisation, c’est le même technicien qui nous a assuré la tournée de 2000 qui assurera la tâche. J’espère qu’entre temps, il s’est amélioré. D’après mon organisateur il s’agit d’une meilleure sono. Je suis très exigeant surtout concernant la sonorisation. Il faut qu’il y est la maîtrise totale sur scène. Je fais la balance la veille de chaque spectacle. Lors de ces derniers tout se joue au niveau de la voix et du luth, à la différence des artistes, qui chantent avec un orchestre notamment avec le synthétiseur, la batterie…
Vous êtes aussi programmé dans des villes en dehors de la Kabylie. Pourquoi ?Je ne me fixe point des frontières. Je chante partout. Il ne faut pas ghettoiser la chanson kabyle. Le fait qu’elle l’ait été de par le passé n’a fait que lui nuire. Il faut permettre à tous les genres de chants algériens de s’exprimer. Avant, ceux qui géraient les spectacles faisaient produire chaque chanteur dans sa région. C’est anormal. En France, on écoute tous les genres. Ici, les choses vont changer et les Algériens écouteront la chanson d’où qu’elle provienne.
Cette tournée sera l’occasion de promouvoir votre album Levhar ?Certainement, mais je pense que mes fans l’ont déjà écouté. En plus je ne pourrais pas chanter sur scène toutes les chansons de cet album. Je vais essayer de me faire plaisir et de faire plaisir à mon public, en chantant les nouvelles mais aussi les anciennes chansons.
Vous préparez un nouvel album, n’est-ce pas ?Oui. Je compose depuis plusieurs semaines. J’ai suspendu le travail pour me consacrer à la tournée. Après cette dernière, je reprendrai le “chantier”.
Interview réalisée par Aomar Mohellebi
