La cueillette réglementée

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Nonobstant la campagne oléicole qui est appréhendée sous de mauvais augure en raison de la faible pluviométrie, les villageois tentent tant bien que mal de «sauver les meubles» en imposant un moratoire sur la cueillette des olives. En effet, le ramassage des olives arrivées à maturité et tombées par terre par l’action du vent est toléré durant les deux semaines à venir. «Ajmaâ leqwai» communément appelé par les habitants, consiste à ramasser les fruits tombés, de crainte qu’ils soient abimés ou altérés. De même, il est aussi convenu que le pâturage soit strictement interdit pendant ladite période. Certains villages, à l’image de Taourirt et Boumelal, ont informé les habitants du «moratoire imposé» par le biais d’un «héraut» annonçant par des haut-parleurs que les comités de village ont convenu de réglementer la prochaine saison oléicole qui arrive à grandes enjambées. Dans le souci de mieux organiser la saison oléicole, les comités de village instaurent souvent ce type de moratoire que d’aucuns contestent. Dans certains douars, le coup d’envoi pour la cueillette des olives est prévu pour la mi-novembre. Ce jour, tout le monde est autorisé à procéder à la cueillette. Une tradition ancestrale toujours en vigueur à travers toute la Kabylie. L’oléiculture est maintenue depuis longtemps dans ces régions montagneuses sous forme d’une culture vivrière. Elle a toujours symbolisé l’attachement à la terre. C’est une culture très représentative au niveau de la Kabylie, issue d’un héritage historique. Cependant, le verger oléicole tend à régresser comme une peau de chagrin dans une région gagnée par le béton et les déchets de tout genre. L’arboriculture rustique reste la base de l’agriculture dans cette partie de la Kabylie, dont l’olivier reste de loin l’arbre fruitier le plus cultivé. L’oléiculture est pratiquée par tous les ménages. Cette activité est très largement prédominante et marque fortement la vie sociale, économique et culturelle de la région. L’olivier est le symbole des montagnes de Kabylie, d’où l’importance de préserver les oliveraies du danger imminent qui les guette, notamment les incendies et les actes anthropiques.

Bachir Djaider

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