Les travailleurs de Civital dans la rue

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À l’appel du Comité de soutien aux travailleurs de Cevital, des centaines de travailleurs du complexe agroalimentaire éponyme, des syndicalistes, des parlementaires, des représentants associatifs et des anonymes ont battu le pavé, hier, à Béjaïa.

Par cette action, il est exigé «l’accostage des bateaux au port de Béjaïa, le débarquement des équipements, la réalisation de l’usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital, une répartition juste et équilibrée des investissements et de la richesse dans le pays, une commission d’enquête sur la gestion désastreuse et douteuse du DG du port de Béjaïa…». Depuis leur usine, sise dans l’enceinte-même du port de Béjaïa, ces travailleurs, soutenus dans leur action par des dizaines de membres associatifs et d’hommes politiques, regroupés dans un comité, réclament, donc «le déblocage du projet de Cevital, portant construction d’une usine de trituration des graines oléagineuses». Ledit projet bute, selon le comité du soutien aux travailleurs de Cevital sur «le refus de la direction de l’entreprise portuaire de Béjaïa de décharger les équipements importés par Cevital», évoquant «l’absence de justification». Pas seulement, indique à la presse le P-DG de l’EPB : «Conformément à la nouvelle réglementation relative à l’occupation du domaine portuaire, il (Cevital, ndlr) ne pouvait pas prétendre à installer son unité à l’intérieur du port». Mais les représentants des travailleurs de Cevital ne l’entendent pas de cette oreille, arguant que «des autorisations ont été délivrées pour la réalisation du même type d’unités de trituration de graines oléagineuses ailleurs», à savoir à Jijel et à Oran. Est-ce une volonté délibérée de bloquer tout investissement porteur de richesses dans la wilaya de Béjaïa ? C’est du moins la question que se pose le comité de soutien aux travailleurs de Cevital, né en avril dernier. Dans une déclaration rendue publique, ledit comité estime que les plus hautes autorités du pays «sont plus que jamais interpelées et doivent assumer leurs responsabilités, afin de débloquer une situation qui n’a que trop duré». «Oui, Trop c’est Trop ! Le silence des plus hautes autorités du pays est déjà très mal perçu par tout le peuple algérien. Elles renvoient, à l’étranger, une très mauvaise image du climat des affaires dans notre pays. Ce silence risque de devenir coupable, voire même complice d’une injustice, dont les conséquences risquent d’être désastreuses, voire dramatiques pour notre pays», lit-on dans ladite déclaration. Dans des prises de parole, les animateurs du comité en question ont tous plaidé en faveur de la «libération de l’investissement ». «Dans des moments de crise, il est recommandé de faire appel aux bâtisseurs et aux investisseurs. Rebrab veut construire une usine avec son argent, sur son terrain, et on le bloque !», s’indigne Djamel Zenati, soulignant son engagement à accompagner les travailleurs de Cevital dans le combat. «Nous ne lâcherons pas. La prochaine fois, on bloquera toutes les administrations, on sera des millions dans la rue. Personnellement, je n’ai aucune ambition, je cherche seulement le progrès, la paix et la prospérité de la région», a-t-il dit.

D. S.

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