La marche des retraités de l’Armée nationale avortée

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La coordination nationale des retraités de l’ANP a organisé, hier matin, un rassemblement à Ahnif, suivi d’une marche le long de la RN5.

Une décision prise par la coordination de la région de M’Chedallah en date du 27 octobre dernier, suite à une réunion entre ses membres. Ainsi, plus de deux cents contestataires, tous issus des différentes daïras de la wilaya de Bouira, ont, dès 8 heures du matin, battu le pavé en marchant le long de la RN5, sans toutefois perturber la circulation automobile. En procession sur plusieurs dizaines de mètres, les protestataires brandissaient des photos de deux ex-militaires, détenus depuis quelques mois, ainsi que des banderoles de la Coordination nationale des retraités de l’ANP, organisation toujours pas reconnue et dans l’attente d’un agrément. Aux alentours de 12 heures, les participants à la marche ont été interceptés au niveau du barrage de la gendarmerie d’El-Adjiba. Là dans ce point de contrôle, le chef de compagnie de la gendarmerie de Bouira était présent. Il entama directement les pourparlers avec les manifestants, en leur annonçant que «le commandant du secteur militaire, le wali ainsi que l’ensemble des autorités militaires et civiles avaient été informés de la situation, ainsi que des doléances soulevées». Doléances qui seront «transmises à qui de droit et satisfaites», selon le responsable de la gendarmerie, dépêché sur les lieux. Ce dernier fera savoir, par ailleurs, que les instructions reçues étaient fermes et qu’il devait empêcher que le cortège n’arrive au chef-lieu de wilaya. «Les ordres donnés consistent à vous empêcher de marcher à Bouira, et vous devez vous disperser dans le calme», a-t-il ordonné en direction des manifestants. Suite à quoi, les retraités de l’ANP ont décidé de faire demi-tour vers Ighrem. «Nous allons nous réunir et décider de la suite», déclarera un ancien de l’ANP, rencontré sur place. Pour rappel, cette coordination nationale a été créée le 16 août 2016 à Batna, par un groupe d’anciens militaires, et ce, afin de réclamer la satisfaction d’une plate-forme de revendications contenant 37 points. Des doléances relevant essentiellement d’ordre social. Par ailleurs, en plus de cette plate-forme, la coordination nationale des retraités de l’ANP exige la libération de deux de ses leaders, arrêtés le 12 juin dernier à Sétif. Il s’agit d’un certain Ammar dit «El Béret» et Saïdi Abdelaziz. A signaler que ce dernier en serait actuellement à son quinzième jour de grève de la faim, selon des membres de cette coordination qui disent détenir cette information de source proche du tribunal militaire de Blida. D’après ces derniers, cette détention serait illégale, car «ces anciens soldats sont libérés des rangs de l’ANP, et, donc, devraient être exemptés de comparaître devant un tribunal militaire», soutiennent-ils. «Cette marche a été initiée pour exiger la libération immédiate des deux détenus, un point que nous avons ajouté aux 37 revendications d’ordre social, contenues dans notre plate-forme, dont nous exigeons l’entière satisfaction», clame un ancien soldat de l’ANP, originaire de M’Chedallah.

Yugurten Y.

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