Lancée au mois de septembre 2016, l’opération de restitution des fusils de chasse confisqués durant les années 1990 à Bouira se poursuit à travers l’ensemble des localités de la wilaya. Selon, M. Guerrache Abdelkader, représentant de l’Association des propriétaires de fusils de chasse de Bouira, pas moins de 7 000 de ces armes ont été rendues à leurs propriétaires depuis le début de l’opération. Une opération qui se poursuit avec un rythme régulier : «Des quotas de fusils sont débloqués régulièrement. Les services de la Gendarmerie nationale coordonnent les opérations de restitution et les propriétaires sont convoqués par les brigades de gendarmerie territorialement compétentes», rassure M. Guerrache, qui ajoute que seuls 3 000 fusils n’ont pas été restitués à leurs propriétaires pour le moment : «L’opération de restitution, et malgré la complexité des démarches administratives, se poursuit de manière sûre. Et même les propriétaires qui n’ont pas encore été convoqués, pour récupérer leurs fusils, sont rassurés», informe-t-il. M. Guerrache souligne, cependant, un problème auquel sont confrontés les propriétaires, notamment ceux possédant des fusils russes de calibre 12. Selon notre interlocuteur, ces propriétaires sont confrontés à un manque accru de cartouches de calibres 12, et ne peuvent, donc, utiliser leurs fusils pour la chasse ou même à des fins d’auto-défense : «Y a plus aucune armurerie à Bouira pour l’achat de cartouches ou même pour l’entretien des fusils. Presque tous les magasins ont été fermés durant la décennie noire dans notre wilaya. Les propriétaires des fusils se retrouvent, donc, face à un dilemme, car ils ne peuvent plus utiliser leurs armes pour la chasse ou même pour l’auto-défense, sachant que la majorité d’entre eux habitent dans des zones isolées. Ils ne pourront jamais se défendre, par exemple, en cas d’agression ou de tentative de vol de leur arme», se désole M. Guerrache, qui propose la signature d’une convention avec l’usine de cartouches DNC de Sidi Moussa et l’Association des chasseurs de la wilaya, pour l’approvisionnement en cartouches: «Malheureusement, certains propriétaires de fusils de chasse sont obligés d’acheter des cartouches via le marché noir, c’est illégal et ils encourent des peines pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison ferme ! Nous proposons la signature d’une convention avec l’usine de cartouches DNC de l’État, pour nous fournir des cartouches de manière légale et réglementaire !». Par ailleurs, et concernant l’opération de restitution, notre interlocuteur, qui s’est déplacé à notre bureau hier, a soulevé un autre problème concernant les fusils dont les propriétaires sont décédés. Selon lui, les dossiers des héritiers et des ayants-droits ne sont toujours pas régularisés par les services de sécurité. Toujours selon notre interlocuteur, leur nombre dépasse les 700 cas à travers la wilaya de Bouira : «Concernant les cas de décès, les services de sécurité exigent des procédures spéciales. Ça comporte, notamment, des décisions d’héritage établies par la justice et des demandes de renouvellement des permis de port d’armes. Malheureusement, l’ensemble de ces dossiers se trouvent actuellement bloqués par les services de sécurité, et ce, malgré l’accomplissement de l’ensemble des démarches nécessaires. Nous réclamons, donc, une solution rapide à ce problème, surtout que la réglementation autorise les familles et les ayants-droits des propriétaires décédés à récupérer leurs armes», conclut notre interlocuteur.
Oussama K.