Entre le discours, le candidat et l’électeur

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S. Aït Hamouda

Il y a vraiment de quoi rire à s’éclater le foie, ou de quoi pleurer tout son saoul, en entendant les discours des candidats aux APC et APW. Ils s’étalent, se contorsionnent, s’époumonent à ressasser, comme une antienne des généralités, des énormités, des «on va essayer». La plupart d’entre eux ne connaissent ni les besoins de leur commune, ni de leur wilaya, donc ils font dans la démagogie, dans la dentelle et les promesses surréalistes. Il y a ceux qui parlent de loisirs, de doter les villages de fibre optique et d’un fatras de confessions de foi aussi saugrenues les unes que les autres. La situation du pays importe peu à leurs yeux. Logiquement, lorsqu’on se propose aux suffrages de ses concitoyens, on doit au préalable connaître les besoins, les possibilités financières, les moyens dont elle dispose et ce qui serait, raisonnablement, réalisable sans exagérations, sans excès et sans les discours de campagnes. Il va sans dire que pour se faire élire, il faut un minimum d’éloquence, mais pas seulement. Il faudrait aussi une certaine dose de réalisme. Le réalisme pour certains postulants est, pour ainsi dire, la dernière roue de la charrette. Il n’est pas nécessaire d’en user, mais d’en abuser au point que l’on fait croire à l’électeur que la commune est riche de sa jeunesse, de sa force vive, de ses capacités à réaliser l’irréalisable. Et le jour où on s’installe dans le fauteuil du P/APC ou du P/APW l’on tombe des nues, et on laisse voguer la barque à vau l’eau, on navigue à vue jusqu’à la prochaine élection. On aura gagné une mandature avec de fausses promesses. Mais que ferait-on de l’avis de ses administrés ? À part le froisser comme un vieux papier et le jeter aux orties, l’oublier et faire comme s’il n’a jamais existé. Cependant, il est évident que les candidats soucieux du bien-être de leurs administrés soient connus, parce que l’électeur en a vu d’autres, on ne la lui jouera plus.

S. A. H.

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