L’espace qu’occupa, jadis, le marché de Béni Mansour avait servi d’assiette de terrain pour la construction d’une antenne administrative et d’une agence postale. Cela remonte à plus de 30 ans. Depuis, les habitants vont faire leur marché à Tazmalt qui est, selon certains, moins rayonnant que celui de Béni Mansour. Résultat : la population locale a bénéficié d’un bureau de poste, et a tiré un trait sur son marché hebdomadaire qui se tint tous les dimanches. Certains vont même à Akbou ou à Guendouz pour faire leur marché. Bref, il leur faut parcourir de grandes distances pour aller faire leurs emplettes. Ainsi, il faudrait avoir un véhicule pour se rendre à l’un de ces marchés. «Notre marché était plus florissant que celui de Tazmalt», regrette un septuagénaire. «Il était grand et bien achalandé. On y venait de partout», se souvient encore notre interlocuteur. «Il y avait des maraîchers, des paysans de Toghza qui ramenaient au souk toutes sortes de cultures maraîchères», lui emboîte le pas un autre senior qui se souvient bien de cette époque. D’autres habitants relatent : «il y avait des fruits, des tas de grives et d’étourneaux. On y vendait aussi des tapis en alfa fabriqués par des femmes. Les familles pauvres y trouvaient une aubaine pour vendre les tapis qu’elles avaient confectionnés. Le kilo de poivron coûtait 75 centimes», évoque un de nos interlocuteurs. Toute la génération de l’époque n’a pu cacher sa nostalgie. Ce fut le bon vieux temps. La vie était sereine et sans soucis, dira-t-on. Outre l’inexistence d’un marché de proximité, le village de Béni Mansour se trouve présentement dans une situation de sous-développement qui ne dit pas son nom. Dans le village de Béni Mansour, il n’y a ni gaz de ville, ni une distribution régulière de l’eau courante, ni fibre optique. La liste des insuffisances est encore longue. Les habitants dudit village espèrent que les pouvoirs publics daignent, un jour, répondre, même en partie, à leurs multiples requêtes.
Nassim Fawzi