De la connaissance à l’ignorance le chemin de croix

Partager

L’intolérable est partout dans la société. À l’université, à l’école, au travail, à la maison, dans les stades, au marché, dans la rue, dans les cafés, partout où l’on apprend, ou l’on rit, ou l’on pleure, ou reste coi. Partout, en s’évertue à donner des leçons de civisme, sans les observer soi même. Il n’y a pas un coin dans l’immensité du pays où l’on ne rencontre pas un mufti. Les «fetwa» ne se ressemblent pas, elles dépendent de plusieurs paramètres et des personnes qui les font, qu’elles sortent de l’université, de l’école coranique et du dogme suivi par le mufti en question. Du reste, avec des connaissances plus que faibles dans les sciences islamiques, chacun prêche ce qu’il veut, comme il veut et décerne des certificats de bon musulman, bon pour le paradis à celui qu’il veut. Prenons un exemple, entre mille, parmi ces groupes de prosélytes à la petite semaine. Le premier qui me vient à l’esprit c’est le paraitre bien plus que l’être. L’accoutrement est significatif dans l’ostentatoire au détriment de l’intellect, de l’emphase sur le concret et du verbiage nébuleux sur la clarté et la mesure. En fait, la raison, la mesure, l’intelligence éclairée d’un Averroès (Ibn Rochd), ou d’un Avicenne (Ibn Sina) ne pèsent pas lourd devant les sentences sans appel de ces apprentis sorciers. Ils les ignorent carrément quand ils ne les accusent pas purement et simplement d’hérésie et les vouent aux enfers. Ces savants, encyclopédistes, juges, médecins, philosophes et poètes de l’âge d’or de l’Islam ne sont aux yeux de ces muftis lucifériens que de pauvres ignorants. Que l’on prêche Dieu ou Satan on ne peut pas ne pas rendre justice à la vision des deux savants musulmans. Que l’on soit de quelques bords que ce soit des dogmes de l’Islam, on ne peut fermer les yeux, les oreilles et la bouche à l’exemple des singes chinois, et se contorsionner dans des arguments par lesquels ils veulent convaincre leurs ouailles de l’inintelligence des savants de l’époque de l’islam des Lumières. La différence c’est la connaissance des uns sur l’ignorance de nos contemporains…

S. A. H.

Partager