Bouazghi avertit les agriculteurs indélicats

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Les terres agricoles non-exploitées par leurs bénéficiaires seront récupérées par l’Etat. Pour ce faire, des commissions de wilayas et de daïras sont mises en place pour recenser et assainir le foncier agricole. Une nouvelle opération visant la récupération du foncier non-exploité par les bénéficiaires, dans le cadre des octrois de terrains et autres facilités à l’investissement, touchera cette fois-ci le secteur agricole. Elle vient après celle annoncée dans le secteur industriel. C’est Abdelkader Bouazghi, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, qui a fait cette annonce, avant-hier, depuis Oran, en vue d’assainir le foncier de son département et le redistribuer aux «investisseurs sérieux». Datant de septembre 2016, la mesure, qui patauge néanmoins, vise la récupération par l’Etat de près de 48% de la surface agricole exploitable en Algérie. Jusqu’avril dernier, les autorités en charge de l’opération n’ont pas pu récupérer plus de 100 000 hectares. D’où le rappel de Bouazghi, avant-hier, et l’installation de ces commissions de wilayas et de daïras. Rappelant les nombreuses facilités, dont l’attribution de terres agricoles en grandes surfaces, avec accompagnement financier et administratif, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural regrette que «certains investisseurs n’ont pas exploité ces terres». Et de réitérer la résolution de l’Etat à récupérer «toutes les terres non-exploitées pour être attribuées à d’autres investisseurs sérieux». «Des commissions ont été instituées au niveau des wilayas et des daïras, pour recenser et assainir le foncier agricole dans le souci de donner une nouvelle impulsion au développement du secteur», a indiqué Abdelkader Bouazghi. Selon son prédécesseur, Abdeslam Chelghoum, la superficie déjà recensée, de 100 000 hectares, concerne les terres attribuées dans le cadre de l’accès à la propriété foncière, via leur mise en valeur, et celles affectées dans le cadre de la création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage de 2011. Mais, selon le constat établi par le ministère de l’Agriculture, une importante superficie de terres agricoles, devant entrer en exploitation depuis plusieurs années, reste en jachère, alors que le grand défi qui s’impose à l’État algérien est d’assurer l’autosuffisance alimentaire, seule à même de maîtriser l’inflation pour les trois prochaines années qui s’annoncent financièrement délicates. Sur un autre registre, Abdelkader Bouazghi a indiqué que le projet d’irrigation de 2 millions d’hectares ne devra pas souffrir de carences et que les rencontres régionales, devant regrouper les directeurs de l’agriculture, des ressources en eau et autres acteurs concernés, vont se poursuivre. «Nous visons l’irrigation de deux millions d’hectares dans le cadre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et du programme du gouvernement», a précisé le ministre, indiquant que la surface irriguée actuellement est de 1,3 million d’hectares.

Mohand-Arezki Temmar

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