Comme chaque année en cette saison autommale, les glands font leur apparition sur les étals des marchés et sur les abords des routes nationales.
Des glands très prisés, même s’ils ont tendance à se marchander au-delà de leur valeur réelle. À 50 DA la mesure, l’équivalent d’une bonne poignée, ou 200 DA le kilo, des jeunes s’adonnent à la vente de ce fruit qu’ils vont chercher dans les forêts de chênes, sur les hauteurs de Haizer, Aghbalou ou Saharidj. Des glands qui s’avèrent finalement très appréciés par les automobilistes de passage et les jeunes vendeurs arrivent facilement à écouler leurs stocks en l’espace de quelques heures. «Cette année, les glands sont arrivés très tôt à maturité, à cause de la canicule de cet été et ils tombent rapidement à terre. Nous allons deux fois par semaine les récolter pour pouvoir les vendre», nous révèle un jeune d’Ath Laâziz rencontré sur le marché hebdomadaire de Bouira. Ce dernier est installé non loin du marché à bestiaux et il propose ainsi à la vente plusieurs sacs plein à ras bord de glands. Nous apprendrons que ce stock a été réservé la semaine passé : «nous avons ramené ces glands pour un maquignon de M’Sila qui les donne à son cheptel pour l’engraissement. Il y a beaucoup d’éleveurs qui viennent spécialement de M’Sila ou de Bordj Bou Arreridj pour acheter des glands qui servent d’aliments pour le bétail», explique le jeune d’Ath Laâziz. Pour le bétail ou pour les gens, les glands sont et demeurent incontestablement le fruit le plus prisé dans la région, et ce à défaut de châtaignes ou de marrons qui restent l’apanage des plus nantis. Une région qui, mine de rien, a développé cette filière pour en faire une étape incontournable dans le «business plan» des jeunes issus des zones rurales. En effet, l’argent ainsi gagné sur le marché des glands, sera réinvesti dans l’achat d’olives au kilo. Des olives qui une fois triturées donneront une huile qui sera revendue avec une marge non négligeable qui va contribuer à fructifier plus rapidement leurs gains. De jeunes businessmen en herbe qui ne ratent aucune occasion pour se faire de l’argent de poche.
Hafidh B.