C’est Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, qui l’a affirmé hier au cours de son intervention dans l’émission Questions de l’heure de la Chaîne III de la Radio nationale.Le ministre de l’Intérieur dont c’est la première sortie médiatique depuis sa sortie de l’hôpital, a indiqué que les points de la charte seront respectés par toutes les parties concernées. Mieux, Zerhouni, qui fait allusion aux déclarations de certains anciens chefs terroristes, à l’image de Layada et de Ali Benhadj, a lâché cette phrase lourde de sens : « Ce n’est pas honnête de dire que c’est beau de sortir de la prison et de ne pas respecter le reste par la suite ». Pour lui, la charte est un tout et il s’agit de la prendre dans son ensemble. Pour le ministre de l’Intérieur, le fait que certains terroristes recouvrent leurs droits sociaux ne veut pas dire qu’ils pourront exercer une activité politique. Mieux, Zerhouni a avancé que les chefs terroristes libérés feront l’objet d’une surveillance particulière de la part des services de sécurité. Mais cela ne suffit pas à ses yeux puisqu’il en appelle à la vigilance y compris de « ceux qui ont approuvé massivement la Charte ». Cependant, le ministre a avoué qu’il y a moins de 100 redditions depuis le mois de septembreSur les activités terroristes, l’invité de la Chaîne III qui dit que les mouvements terroristes les plus importants sont signalés essentiellement dans les wilayas de Boumerdès et Tizi Ouzou, a révélé que les membres du GSPC se limitent aux rackets et aux autres activités qui « n’ont rien à voir avec ce que nous avons vécu pendant les années 1990 ». Il y aurait, selon le ministre, quelque 4 à 6 « activités terroristes jour » mais rarement « d’assassinats ». Zerhouni a confirmé, dans le même registre, qu’il existe encore quelque 700 à 800 en activité. Ces terroristes sont affiliés, selon ses dires, au GSPC. Ils activent, en plus de Tizi Ouzou et Boumerdès, à Jijel, Tébessa, Batna. Cependant, le ministre de l’Intérieur a révélé qu’un groupe de « 6 à 7 personnes activant encore dans le GIA » est signalé dans la wilaya de Chlef. Toute cette agitation et la réconciliation ne signifient pas, selon Zerhouni, que l’Etat va cesser la lutte anti-terroriste. « L’Etat ne démissionnera pas en matière de lutte anti-terroriste, qui risque de durer encore dans le temps ».Toujours au sujet de la réconciliation, Noureddine-Yazid Zerhouni a avoué que le sort de certains détenus n’est pas encore fixé et que des cas restent délicats, à l’image de Abderrezak El Para et de Lembarek Boumaârafi, le présumé assassin de Boudiaf. « Ces cas sont délicats. Ils seront étudiés au cas par cas. J’espère que les juges trouveront les meilleures solutions », reconnaît le ministre d’Etat.La coopération anti-terroriste avec les Britanniques est loin de connaître des résultats concrets. Zerhouni qui s’est également exprimé sur cette question lors de son passage à la radio, a reconnu qu’il a des difficultés dans ce domaine. « Je ne vois pas comment il pourrait y avoir de coopération anti-terroriste alors qu’ils refusent de nous livrer d’autres personnes demandées dans d’autres cadres ». Il est clair que l’allusion est faite au sujet de Abdelmoumène Khalifa que les autorités britanniques refusent de livrer aux Algériens. « Nous avons demandé son extradition dès le départ, mais les Britanniques brandissent à chaque fois cette histoire de loi et de torture », dira Zerhouni.Sur un autre chapitre, le ministre de l’Intérieur, qui a justifié le retard dans la nomination du wali de Blida par les élections en Kabylie, a indiqué que les codes de la commune et de la wilaya sont fin prêts et seront examinés « au courant de cette année » sans donner de date précise. En attendant, il a donné les grandes lignes de ces nouvelles lois. Il s’agit notamment de renforcer les prérogatives des élus et de définir la relation qui les lie à l’administration.
Ali Boukhlef