Regards croisés sur l’Autre

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ctivités scientifiques, quelques semaines après le début de l’année universitaire en cours. En effet, les 24 et 25 du mois d’octobre 2017 a eu lieu, à l’initiative du laboratoire Valorisation et conservation des ressources biologiques (VCRB) en collaboration avec le département de biologie, affiliés à la faculté des Sciences, le 1er Congrès international sur les biotechnologies au service du développement durable. La rencontre scientifique visait, d’une part, à promouvoir l’échange d’expériences entre chercheurs et le savoir-faire dans le domaine des biotechnologies, et d’autre part, à sensibiliser autant les décideurs que les industriels sur l’importance de la valorisation des biotechnologies dans le développement des secteurs vitaux comme l’agriculture, l’agro-industrie, la santé humaine et la sauvegarde de l’environnement. La fin du même mois, l’Institut de génie électrique et électronique (Ex-Enelec) a abrité durant trois jours les travaux de la 5e Conférence internationale sur le Génie électrique. Durant la première semaine du mois courant, des équipes de chercheurs du département d’Agronomie ont organisé un Congrès international sur la biomasse, les 7 et 8 novembre. L’unité de recherche dénommée : Matériaux, procédés et environnement de la faculté des Sciences de l’ingénieur, avec le laboratoire des Matériaux et des systèmes complexes de l’université Paris Diderot (France) ont organisé le 3e Congrès international sur les Matériaux et le développement durable. Le département des Langues étrangères n’est pas en reste pour ce qui est des rencontres scientifiques puisque qu’il a abrité, dimanche dernier, les travaux d’une Journée d’étude portant sur «La vision de l’Autre : entre valorisation et dévalorisation». Initiée par Mme Benaouda Habiba, maître de conférences et enseignante au même département, ce rendez-vous scientifique a vu la participation d’enseignants et doctorants issus de l’université de Boumerdès, mais également des collègues venus d’autres universités du pays. Tout en remerciant l’initiatrice de cette manifestation scientifique et les intervenants qui y ont pris part, M. Omar Kamel chef de département des Langues étrangères de l’université de Boumerdès a, au cours de son allocution d’ouverture, encouragé ses collègues enseignants à redoubler d’efforts pour faire de ce genre d’opportunité non seulement une tradition mais aussi un espace de réflexion commun où le débat scientifique et constructif devrait toujours l’emporter. Lui succédant, et avant d’entamer son exposé intitulé : «La langue de l’Autre : regards croisés», Mme Benaouda dira en substance: «Nous sommes conscients du fait que l’université doit plus impérativement que jamais revenir à sa mission instructive et surtout éducative. Congrès international, rencontres scientifiques…

un programme riche et diversifié

L’université M’hamed Bougara de Boumerdès vit au rythme d’intenses a Il n’échappe à personne que cette mission est en train de se perdre. Il n’échappe à personne non plus que nous, les ‘littéraires’, sommes plus concernés que nos collègues ‘scientifiques’ par ce processus. Or, c’est plus par les Belles Lettres que par les Sciences que l’éducation s’accomplit : alors que les Sciences instruisent plus qu’elles n’éduquent, la Littérature a ce titre-là d’éduquer plus que d’instruire. Voilà la raison pour laquelle on tentera aujourd’hui de familiariser nos nouveaux étudiants avec les études qu’ils vont entamer». Les seize (16) communications présentées (en français) durant cette Journée d’étude ont suscité des débats fructueux. En mêlant surtout identité et langue, les intervenants ont adopté diverses approches pour aborder sous des angles aussi multiples la notion de l’Autre. Si Mme Abdoun Lila, enseignante à l’université M’hamed Bougara de Boumerdès, a choisi de tenir pour corpus Tu ne parleras pas ma langue (2008) de l’écrivain marocain Abdelfatah Kilito, pour aborder «la langue de l’Autre [sous] des regards croisés», M. Ghessil Ryad, responsable de la filière français, intitule son intervention : «L’image de l’Autre dans le discours de la bande dessinée d’Hergé», tandis que les doctorantes, inscrites à l’école doctorale relevant du département des Langues étrangères de la même université (Boumerdès), Mmes Mokrani Farah et Aissi Hadjer ont tour à tour présenté : «La vision de l’Autre et l’identité dans l’œuvre d’Amin Maalouf Léon l’Africain» et «Ecrire dans la langue de l’Autre». Aussi, M. Timzouert Djemaa, enseignant à l’université de Boumerdès, lui, formule sa proposition sous le thème suivant : «L’Autre en discours épilinguistiques. Cas d’étude praxématique de paroles d’enseignants de langues étrangères à l’université de Boumerdès». Pour l’orateur, «la conception de l’Autre, chez les participants à l’enquête sociolinguistique que nous avons menée, se traduit par de multiples voix discursives qui feuillètent d’un point de vue énonciatif les productions langagières coproduites en interaction verbale. Les partenaires des échanges verbaux adoptent en effet d’autres voix pour inscrire leur perception de l’Autre dans une perspective inachevée, c’est-à-dire en construction, ou toujours en voie d’achèvement significativement. Ils recourent tantôt à l’implicite comme ils adoptent tantôt le dialogisme ou des discours d’autres personnages, comme modes discursifs, pour garder ainsi une ‘position neutre’ et rendre comptent au final des productions langagières reflétant des états de conflits dus en partie à leur statut d’enseignants universitaires prodiguant des enseignements dans des langues ‘étrangères’, à statuts ‘controversés’ et considérées appartenant à l’Autre». En choisissant, tout comme M. Timzouert, la communauté universitaire pour le recueil des données, M. Miloudi Mounir, inspecteur de français et doctorant, construit son corpus d’études à base d’un échantillon d’étudiants de M1 (français) de l’université d’El Oued pour aborder «les représentations des langues étrangères en milieu estudiantin». Il inscrit ainsi sa proposition dans le deuxième axe de réflexion retenu dans le cadre de la journée d’étude. «Le soi et l’Autre» est l’intitulé de l’intervention de M. Mohamed Ali Berkane, doctorant à Boumerdès et enseignant de français en exercice à Khenchela. La communication de Mme Hardi Safia, doctorante, traite plutôt de «la représentation de l’Autre : de l’orateur à l’auditoire», celle de sa collègue Mme Taguemout Sabrina a trait à «l’impact des représentations négatives d’une langue étrangère sur la fréquence des erreurs», alors que celle de leur camarade Mme Guenoun Nyhad, porte sur «la langue de l’Autre [telle que vue par] des étudiants de 3e année Sciences et Technologie de l’université de Jijel». Mme Kazi-Tani Ilham, enseignante à l’université de Boumerdès, intitule son exposé : «L’Autre en littérature beure : entre centre et absence», sa collègue, Mme Boutiche, tente de répondre à l’interrogation : «Le je serait-il un autre ?», à travers une lecture de Garçon manqué par Nina Bouraoui, alors que Ait Athmane Bdelghani, lui, opte pour le roman Hizya de Maissa Bey pour servir de corpus à base duquel il développe une réflexion autour de «l’altérité et construction de soi» en tenant compte «du déplie» et «du repli sur soi». Mme Achour Taous, issue de la même université, propose une communication qu’elle formule comme suit : «Les représentations de l’Autre dans les discours médiatiques «antimusulmans» : étude sémantico-discursive des attentas du Québec dans la presse occidentale». Enfin, M. Boumeriche Nacer présente une communication qu’il intitule : «Les voix (des autres) qui nous habitent sont hors du livre. Une lecture de Lui, le livre d’El Mahdi Acharchour», édité en 2005 aux Editions Barzakh.

D. T.

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