La bipolarité vole en éclats en Kabylie !

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S. Ait Hamouda

Les élections pour les APC et l’APW à Tizi-Ouzou ont tenu leurs promesses. Première lecture : il y a, à la surprise générale, des partis et des indépendants qui gagnent des localités et perdent des élus. Cela peut être causé par le nombre de participants. Deuxièmement, un parti comme le FFS retrouve une sorte de second souffle, en remportant certes une majorité, mais fragile, surtout qu’elle fut acquise grâce, notamment, à l’omniprésente image subliminale d’Aït Ahmed, mais sans l’hégémonie qu’ils, lui et son rival intime, le RCD, avaient sur la région. La bipolarité FFS – RCD a à l’occasion volé en éclats. Des partis considérés comme petits et des indépendants ont remporté, haut la main, les suffrages des électeurs. Ce qui signifie, dans le cas de figure, une prise de conscience de bon aloi des votants qui ne se sont mû que par le vote utile, refusant d’entrer dans le jeu de copinage, des liens familiaux ou tribaux, pour chercher le meilleur pour leurs localités. Il est des regrets qui ne servent à rien après coup, sinon à échauder l’électorat, tels les démissions et les bagarres de coqs sur la voie publique. Autrement dit, dans ces partis qui s’étripent intramuros et font semblant comme si de rien n’était devant la population, oubliant qu’elle n’est pas dupe et qu’elle comprend au quart de tour la manigance dans leurs bureaux calfeutrés. Tout se sait désormais et il ne sert à rien de camoufler les inimitiés, les animosités et autres mésententes entre les partisans d’un même parti. Que l’on s’imagine que tout est joué d’avance, que les dés sont pipés, c’est du passé. C’est la décantation qui intervient et elle est progressive mais sûre. Assurément, les leçons de l’ancien temps ont été apprises et bien apprises par les pourvoyeurs de voix, autrement dit par les votants qui ne sont plus les moutons de Panurge qu’on faisait voter pour x ou y, en actionnant les fibres sensibles de la proximité géographique, de sang et de ce que partagent les uns et les autres. Reléguant à l’arrière-plan ces considérations et n’ayant d’yeux que pour l’intérêt immédiat de leurs communes, ils se sont déplacés en nombre pour voter et mettre fin à tant de mandats de tergiversations… Et c’est tant mieux pour tout le monde !

S. A. H.

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