La population scolaire en net recul

Partager

Les écoles primaires de la commune de M’cisna se vident progressivement de leur population scolaire. «C’est une tendance qui a été amorcée voilà une douzaine d’années et qui n’arrête pas de s’amplifier», atteste un inspecteur de l’éducation exerçant dans la circonscription. Ces propos sont, du reste, corroborés par des éducateurs de M’cisna. «Chaque rentrée des classes nous donne l’opportunité de constater que le nombre d’élèves scolarisés est inférieur à celui de l’année d’avant. La présente année scolaire ne déroge pas à cette règle», témoigne un instituteur du village Tighermine, ajoutant que les effectifs prévisionnels pour la prochaine rentrée épousent la même tendance dégressive. «Les textes en vigueur fixent à 15 le nombre minimum d’élèves pour ouvrir droit à une division pédagogique, et à l’affectation d’un enseignant. Dans notre établissement, aucun niveau ne compte 10 élèves, alors que dans d’autres primaires l’effectif total ne dépasse pas 20 apprenants», rapporte un enseignant du village Iazzouzen. La baisse drastique des contingents de scolarisés, signale-t-on, impose bien souvent le recours au jumelage des classes et à l’affectation des enseignants sur des postes bilingues. «Ce sont des pratiques très courantes en zone rurale. Cependant, les enfants sont chanceux, car même si l’instituteur n’est pas formé pour donner de cours en arabe et en français, il y a quand même une prise en charge acceptable», dira un directeur d’école. Et d’ajouter : «Dans certaines situations, même les responsables des écoles primaires ne sont pas des directeurs attitrés, mais des enseignants chargés, en sus du volet pédagogique, de gérer l’administration et d’assurer le fonctionnement de la cantine scolaire». Selon les projections établies par les responsables du secteur, la courbe baissière des effectifs sera inexorablement orientée à la baisse au cours des prochaines années. «Tant que le mouvement d’exode vers les villes continue et que les natalités baissent, on aura nécessairement de moins en moins d’enfants à scolariser», subodore un chargé d’école. Une perspective qui laisse entrevoir, selon lui, des mises sous scellés.

N. Maouche

Partager