Le projet du monument aux martyrs à l'abandon

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Lancé depuis 2008 en présence des autorités locales, de l’ancien chef de daïra, actuellement wali de Sidi Bel Abbès et de la famille révolutionnaire, le projet de réalisation d’un monument à la mémoire des martyrs du village de Tafoughalt est abandonné. En effet, cela fait plusieurs années qu’aucune brique n’est venue s’ajouter aux premiers travaux lancés en grande pompe. «Bientôt dix ans, et vous voyez que pratiquement rien n’a été fait. À l’exception du mur de soutènement, l’esquisse d’un vrai monument ne se dessine pas. On dit qu’il n’y a plus d’argent. Pourquoi les responsables de ce village et la famille révolutionnaire ne sollicitent pas l’Organisation nationale des moudjahidine?» s’interroge un habitant du village qui nous a accompagnés sur ce site. Effectivement, seuls des herbes folles et autres arbustes y poussent. Si le carré des martyrs a été quelque peu restauré en 2010, justement juste après la pose de la première pierre de ce monument, les autorités locales ou de wilaya n’ont octroyé aucune aide au comité de village pour poursuivre cette œuvre. Pourtant, un citoyen du village a fait don d’un terrain important à l’entrée du village de la commune qui compte plus de cinq mille habitants. Il est à rappeler que ce village s’était pleinement engagé dans la lutte pour le recouvrement de l’indépendance du pays. Dans la nuit du 31 octobre au premier novembre 1954, c’était un groupe de militants formés dans les rangs du PPA et PPA/ MTLD qui avait été désigné pour attaquer la brigade de gendarmerie de Draâ El-Mizan. On dit même qu’un jeune maquisard du village, Mohamed Mechai, fut le premier martyr à avoir succombé aux tirs de l’armée française après qu’il eut été encerclé, le 27 novembre 1954 à Assif N’Chakour. Au total, 156 chahids de ce village sont tombés au champ d’honneur pour l’indépendance du pays sans compter le nombre important de moudjahidine restés en vie au lendemain du 5 juillet 1962. D’aucuns attendent que ce projet soit relancé pour rendre hommage à ses vaillants martyrs de la première heure.

Amar Ouramdane

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