Le prix de revient de l’eau est très élevé dans la wilaya de Tizi Ouzou, par rapport à d’autres régions. C’est en tout cas ce qu’a indiqué Nessala Brahim, conseiller auprès du ministre des Ressources en eau, hier, sur les ondes de la Chaîne III. “A Tizi Ouzou, les stations de pompage de l’eau consomment énormément d’énergie pour refouler l’eau vers les hauteurs et les montagnes”, a souligné ce responsable. C’est grâce à la péréquation et à la solidarité que les prix appliqués aux consommateurs sont maintenus à des niveaux “raisonnables”, notera la même source. En plus clair, les tarifs de l’eau appliqués actuellement ne sont pas les prix réels, car ils ne permettent de couvrir qu’une partie des frais d’exploitation. En d’autres termes, c’est l’Etat qui assume la différence entre les prix réels et les tarifs appliquésau consommateur. Mais, selon les différentes déclarations des intervenants dans le secteur de l’eau, l’on s’acheminerait inéluctablement dans quelques années, vers l’application des tarifs réels. Selon le conseiller de Sellal, il n’y a actuellement aucun projet de nouvelle tarification de l’eau.Brahim Nessala indique, par ailleurs, que 2,5 milliards m3 sont stockés dans les 57 barrages que compte l’Algérie, pour une capacité totade 5,5 milliards m3. “Nous avons actuellement un déficit de 3 milliards m3, dû à la faible pluviométrie de ces derniers mois”, a-t-il précisé. Ces quantités disponibles permetteront, affirmera-t-il, de passer l’été sans contraintes, au centre et à l’est. C’est l’Ouest algérien qui, en revanche, pose problème. Les régions ouest souffrent en effet d’un déficit de ressources en eau très important au point de susciter l’inquiétude. “La situation s’est relativement améliorée ce mois-ci par rapport au précédent”, dira Nessala.Sur la question du dévasement des barrages, le responsable du ministère des Ressources en eau affirmera qu’il y a, actuellement un programme pour le dévasement de 5 barrages. Salim Kehal, responsable au ministère de l’Energie et des Mines, déclarera dans la même émission sur la Chaîne III, que 14 barrages sont envasés à 50%.D’autre part, il indiquera que l’Algérie est placé à la 103e place sur les 180 pays souffrant d’un déficit en eau, dans le monde, et à la 104e position sur 122, en termes de qualité de l’eau. Un autre invité, Aït Ghezala de l’Algerian energy compagny (AEC), soulignera, lui, qu’il sera dessalé 1,8 million m3 d’eau d’ici à la fin 2008. Salim Kehal plaidera pour une gestion intégrée de l’eau et prône la création d’un ministère chargé du dessalement pour mieux gérer cette nouvelle politique de production de l’eau adoptée par les pouvoirs publics.
Elias Ben
