Un patrimoine forestier à valoriser

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Depuis quelques années déjà, l’état de nos massifs forestiers s’est énormément dégradé et après avoir souffert des incendies, les forêts de la région de Bouira ressemblent plus à des maquis rabougris qu’à des massifs forestiers dignes de ce nom. Après les incendies mais également des défrichements intensifs, les populations appauvries ont profité de l’absence de l’Etat pour procéder à la mise en terre de figuiers et autres arbres fruitiers.De ce fait, le patrimoine forestier de la wilaya de Bouira s’est vite rétréci comme une peau de chagrin, et les rares espaces boisés demeurent inlassablement pris d’assaut sous les coups de haches et de tronçonneuses. Les coupes illicites des bûcherons portent un préjudice certain à l’administration des Forêts. Avec un patrimoine forestier estimé à près de 120 000 hectares répartis entre le Parc national du Djurdjura et la Conservation des forêts, la wilaya de Bouira n’a rien à envier aux autres wilayas du pays. C’est justement pour cela qu’un riche programme a été élaboré par la Conservation des forêts pour l’année 2006, et pas moins de 1 000 hectares seront reboisés durant cette année.De leurs côtés, les collectivités locales et le mouvement associatif ne sont pas en reste pour redonner un coup de vert dans un environnement de plus en plus grisâtre. En cette Journée de l’arbre, les initiatives de plantation sont nombreuses et aux quatre coins de la wilaya, les associations culturelles se sont mises de la partie pour participer à ces actions. Des actions de reboisement qui, pour l’instant, consistent uniquement à embellir les agglomérations, car les forêts, elles, demeurent toujours éclaircies pour ne pas dire parsemées. Mais, il faut dire au passage que la plantation n’est qu’une étape dans cette course au reboisement, il faudra veiller scrupuleusement à ce que les arbrisseaux ne meurent pas de soif pendant l’été. Lorsqu’on sait que la distribution de l’eau est à l’origine de nombreuses colères à travers les communes, on se demande si les autorités communales ou les associations pourront irriguer régulièrement les nouvelles plantations. Il est vrai que l’entretien d’un arbre n’est pas une chose aisée si les moyens financiers ne suivent pas, mais l’arbre, en plus du bien-être qu’il procure à l’environnement, peut s’avérer extrêmement rentable, surtout s’il s’agit d’une espèce comme le pistachier ou l’amandier dont le fruit se négocie aux alentours de 1 000 DA le kilo.En effet, en se référant aux massifs boisés d’autres wilayas qui produisent et qui rapportent une manne non négligeable (exploitation du chêne-liège), aux administrations des forêts, la wilaya de Bouira pourrait également faire de même, mais les efforts considérables de la Conservation des forêts en matière de protection et de promotion portent essentiellement sur le développement rural, et demeurent concentrés sur le PPDR et le PER 2. Des projets qui ne manqueront pas à plus ou moins court terme, d’harmoniser la forêt avec les populations rurales.

Hafidh B.

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