Non, la crise n’a pas tué le livre en Kabylie, elle n’a pas tué la lecture. La Kabylie reste sans doute, avec la capitale, la région d’Algérie où on lit le plus, perpétuant ainsi une tradition ancienne, d’engouement pour la culture et la culture. Le salon du livre, organisé dernièrement à Tizi Ouzou, en est la preuve éclatante : il a attiré des milliers de visiteurs qui, s’ils n’ont pa tous acheté des livres, ont été au contact avec le livre et avec ceux qui le produisent. La Maison de la Culture s’est révélée trop étroite pour accueillir tout le monde mais l’ambiance est à la fête et à la bonne humeur. Parce que le livre, source de culture et d’information irremplaçable est toujours synonyme de fête ! le salon a été aussi l’occasion pour les éditeurs de la région de se faire connaître et d’exposer leur production : une production d’une richesse exceptionnelle, que l’on croyait réservée à la capitale du pays ! Littérature française et arabe, ouvrages sur tamazight et la culture amazighe, histoire, ouvrages scolaires, et bien d’autres domaines étaient représentés. Autre particularité de ce salon : les livres exposés sont écrits dans les trois langues d’expression du pays : tamazight, l’arabe et le français. Tizi Ouzou n’a pas été seulement la capitale du livre mais aussi celui du plurilinguisme, avec tout ce que cela représente comme ouverture, compréhension des autres cultures et des autres civilisations, donc de tolérance et de fraternité. Un salon qu’il faut rééditer en lui donnant un espace plus grand !
S. Aït Larba