«Nous avons récolté le fruit de notre travail»

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Le président de l’ES Béjaïa, Younes Stambouli, parle dans cet entretien des résultats réussis jusque-là et des problèmes auxquels son club fait face.

La Dépêche de Kabylie: Comment évaluez-vous les résultats décrochés par deux de vos athlètes au dernier

championnat du monde en Tunisie ?

Younes Stambouli: C’est le fruit de 20 ans de travail, c’est-à-dire depuis la création de notre association, l’ES Béjaïa, le 14 juin 1998, où nous avons activé au niveau wilaya, comme objectif d’un cycle court, avant d’attaquer, après 3 à 4 ans, les objectifs au niveau national, à savoir monter sur le podium. En 2004, nous avons été récompensés par une attestation délivrée par la fédération des arts martiaux comme meilleur club d’élite d’Algérie, ainsi qu’une autre attestation du MJS comme meilleur club formateur dans la discipline. 14 ans après, soit en 2017, nous avons eu deux titres mondiaux, une médaille d’argent et une autre en bronze. Je suis très content pour ce parcours, mais encore plus, car nous avons décroché des titres dans les deux divisions, fille et garçon. Chez les filles, c’est la première fois que la sélection féminine participe à un championnat du monde, depuis l’arrivée du Yoseikan Budo en Algérie dans les années 80.

Sincèrement, vous attendiez-vous à ces probants résultats ?

Pour être honnête, je m’attendais à mieux, vu le travail réalisé depuis des années où les athlètes se sont formés sur des bases solides. En effet, ils sont en super forme et aptes à affronter n’importe quel autre athlète. Tarchount Mustapha, qui a raté le tournoi international de France à cause d’une maladie le poussant à quitter le stage de la sélection nationale, a pu récupérer en réalisant un bon parcours au dernier championnat du monde, malgré les erreurs d’arbitrage qui l’ont privé d’une médaille d’or. Tarchount a éliminé un tunisien, un français et un italien avant de perdre en finale contre un tunisien, malgré que les français sont très forts dans les projections et les mobilisations. Hamdoulilah, le bon dieu nous a récompensés et l’appétit vient en mangeant, comme on dit, car les portes sont grandes ouvertes pour d’autres titres Inchaalah. Je relèverais juste malheureusement cette indifférence des autorités locales. Aucun signe, ni geste n’est venu nous féliciter ou nous remercier pour ces deux titres. Ni l’APC, ni la DJS, ni la wilaya n’ont jugé utile de nous adresser des messages de félicitation. Honnêtement, je suis très déçu, car j’ai informé tout le monde et les athlètes attendaient un minimum de considération de la part des responsables.

Deux athlètes ont atteint le niveau mondial et leur prise en charge nécessite beaucoup d’argent. avez-vous les moyens nécessaires pour subvenir à leurs besoins au sein du club ?

On va se réunir cette semaine pour trouver une solution à ce problème, car même si notre club est pauvre financièrement, il est riche en ressources humaines. Au niveau de l’APC de Béjaïa, la dernière subvention reçue était de l’ordre de 10 millions de centimes pour la section Yoseikanebudo qui comptabilise 180 licenciés, des poussins jusqu’aux seniors, une somme insuffisante pour couvrir le dernier déplacement au mois de mars à EL Taraf où la compétition a duré 5 jours.

Quel est votre souhait après ces résultats ?

C’est de voir les athlètes continuer à travailler. Ils doivent poser les pieds sur terre, car ils n’ont pas encore atteint le sommet et ils sont encore jeunes. Ils peuvent donner beaucoup plus à la discipline, à l’Algérie et à l’ESB, car je connais leurs valeurs. Cela dit ils ont besoin du soutien et des encouragement de tous.

Propos recueillis par Z. H.

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