Bien que les températures se soient sensiblement améliorées, la population d’Aïn El Hammam continue de souffrir des désagréments de la neige.
Comme lors des jours précédents, de nombreux citoyens se sont mis à la marche en attendant que la circulation automobile soit rétablie. Les premiers à en pâtir sont les écoliers qui n’ont pas pu rejoindre leurs établissements à temps. Les enseignants, habitant pour la plupart loin des écoles, sont restés chez eux, faute de moyens de transport. Par ailleurs, les monticules de neige ont ainsi bloqué les accès menant aux établissements scolaires, dans certaines localités. Ce n’est que lundi, vers dix heures, que les engins de déneigement ont pu dégager les routes qui ont été paralysées. Les cours, selon nos informations, devraient reprendre hier, mardi, après trois jours d’arrêt de cours forcés qu’il faudra, encore une fois, rattraper. Les étudiants qui n’ont pas pu rejoindre l’université de Tizi-Ouzou durant les trois derniers jours, attendent au niveau de la station de fourgons où le transport se présente au compte-goutte. Sur les routes dont l’asphalte a été libéré, les accotements demeurent toujours obstrués, rendant les croisements de véhicules difficiles en certains endroits. Au centre-ville de l’ex-Michelet, l’engorgement des trottoirs contraint les piétons à emprunter la chaussée qu’ils disputent aux automobilistes. Hier, la situation s’est un petit peu compliquée pour les automobilistes en raison du verglas qui s’est constitué durant la nuit. Le dégèle n’a lieu qu’au milieu de la matinée.
Entre-temps, la population recense les dégâts…
Accueillies avec joie, les intempéries ont laissé un goût amer chez certains agriculteurs qui ont dû,; la mort dans l’âme, constater les dégâts dans leur champ. On sait que la neige génère toujours quelques désagréments surtout lorsqu’elle s’accumule pendant plusieurs jours. Des trente centimètres annoncés par le BMS, on s’est retrouvés à patauger dans plus de soixante centimètres sur les hauteurs de la ville d’Aïn El Hammam. Les branches des arbres à feuilles persistantes n’ont pas résisté au poids de la neige. Si certains ont seulement perdu quelques branches, brisées par le poids de la poudreuse, d’autres ont carrément été enseveli. Les agriculteurs qui se sont rendus dans leurs oliveraies, sont revenus dépités par les dommages de la neige. On ne peut pas encore quantifier les dégâts tant que la neige n’aura pas fondu pour laisser apparaître les olives et les branches tombées auparavant. Les paysans devraient ainsi procéder à la taille forcée de leurs oliviers. Les apiculteurs dont les ruches sont généralement dans des lieux moins exposés que les hauteurs, n’ont pas encore visité leurs ruchers, inaccessibles pour le moment. Sur les routes où de petits éboulis ont fait leur apparition, des branches et parfois des arbustes entiers jonchent les fossés toujours recouverts de neige en raison des températures très basses de la nuit. L’eau de ruissèlement qui coule à même l’asphalte à la recherche d’une sortie vers les champs, laisse des ravines sur les accotements. Sur le goudron apparaissent des fissures parfois importantes, certainement causées par les infiltrations d’eau. L’accumulation de la neige sur les toitures des maisons pendant plusieurs jours engendre des infiltrations par les tuiles cassées. «La pluie et la neige qui étaient accompagnées par intermittence par un vent violent, n’ont raté aucune habitation», déclare un villageois qui ajoute qu’en connaissance de cause que «ce petit mauvais temps est un avertissement. Il est le prélude d’un hiver qui sera certainement rude». Les montagnards sont ainsi avertis.
A.O.T

