Les différents lycées de la wilaya ont connu cette année une forte perturbation, suite à la grève du Cnapeste à propos de l’agression d’une enseignante par une policière à la direction de l’éducation. Mais c’est le supposé «rejet» du parlement de la décision portant la promotion et la généralisation de l’enseignement de tamazight à l’échelle nationale qui vient exacerber le climat même dans les collèges. En effet, hier matin, tous les collégiens des CEM de Draâ El-Mizan, à savoir Base 7, Krim Rabah, CEM Nouveau et CEM Frères Harchaoui ont rejoint leurs camarades lycéens. Ce sont les collégiens du CEM Base 7 qui étaient les premiers à sortir dans la rue avant de se diriger vers les autres établissements. Ils étaient plus de deux mille élèves dont certains portaient des drapeaux amazighs et d’autres entièrement vêtus en jaune et vert à marcher dans toutes les artères de la ville scandant les mêmes slogans: «Assa azekka tamazight tella, tella» en allumant fumigènes et pétards. Vu le nombre de protestataires, les services de l’ordre ont dû intervenir afin de régler la circulation au niveau du rond-point du centre-ville et devant le lycée Ali Mellah. Aussi, la présence de la sureté a permis d’anticiper sur d’éventuels débordements. «Nous ne savons pas pourquoi ces parlementaires ont agi de la sorte. Pourtant, les autorités de l’Etat disent que tamazight sera généralisée partout», fait remarquer un lycéen. Et d’ajouter: «Il faut que la ministre de l’Education nationale parle aux élèves pour les rassurer». Si El Hachemi Assad, en sa qualité de secrétaire général du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA), a évoqué les pures manipulations de certains cercles tout en rappelant que tamazight est actuellement enseignée dans 37 wilayas. Cela n’a pas dissipé cette suspicion au sein des établissements scolaires et même à l’université Mouloud Mammeri où les organisations estudiantines ont appelé à une marche aujourd’hui à Tizi-Ouzou. Par ailleurs, l’on attend que les associations de parents d’élèves se mettent de la partie en allant à la rencontre des élèves pour leur expliquer que cette «rumeur» infondée n’aura aucune répercussion sur la promotion de tamazight institutionnalisée langue nationale et officielle. «Les responsables concernés par ce volet devraient s’exprimer à ce sujet afin que la sérénité revienne dans les lycées et les collèges», fait savoir un enseignant de tamazight. Aussi, tout doit être mis en œuvre afin que les élèves reprennent leurs cours d’autant plus que dans certains lycées, les élèves ont un retard de près d’un mois au moment où même les compositions du premier trimestre n’ont pas encore eu lieu.
Amar Ouramdane