Les réactions se poursuivent et se ressemblent suite à la polémique déclenchée par les députés PT après le soi-disant refus par une commission parlementaire d’un amendement proposé sur la promotion de la langue amazighe.
La classe politique de la wilaya réagit et s’accorde à dénoncer «une manipulation». En effet, la wilaya de Tizi-Ouzou est sous agitation depuis quelques semaines. Beaucoup de bruit a été enregistré ici et là en réaction à la polémique déclenchée dans un premier temps sur les réseaux sociaux avant que celle-ci ne gagne les campus et lycées. Plusieurs marches ont en effet été organisées par des lycéens, à travers toute la wilaya. Une grande manifestation est par ailleurs annoncée pour aujourd’hui, par les étudiants de l’UMMTO qui ont déjà observé plusieurs journées de grève. Les acteurs politiques de la région, conscients de la gravité de la situation, ont exprimé leur indignation quant à cette «rumeur» qui s’amplifie et dénoncent «une manipulation du PT». Le député Tayeb Mokadem dénonce «des pratiques révolues qui portent atteinte à la stabilité et à la cohésion nationales», insistant sur «l’intérêt que porte le gouvernement à la langue amazighe qui a été constitutionnalisée». Le député RND parle de «manœuvres et de manipulations, orchestrées par des détracteurs tapis dans l’ombre, utilisant le désarroi d’enfants innocents (…)». «Le RND lance un appel aux pouvoirs publics, aux parents d’élèves et aux syndicats de se mobiliser pour faire barrage à ces zombies de la politique (…)». Dans sa déclaration, le député s’adresse directement à la députée du PT, en l’occurrence Nadia Chouitem, sans la citer, la qualifiant de «parlementaire de pacotille qui se reconnaîtra», l’invitant à «cesser cette instrumentalisation et à s’armer du sens de la vérité envers les électeurs qui l’ont choisie (…)». Le FFS de son côté, par le biais de son député de la wilaya de Tizi-Ouzou, Klalèche Mohamed, n’a pas non plus mâché ses mots. Le député, fustigeant le PT, dénonce «une manipulation». «Le gouvernement a proposé la loi de finance en pleine campagne électorale, alors que tous les élus étaient absents de la commission finance. Une proposition d’amendement a été rejetée par le bureau de l’Assemblée. Le jour du vote, personne n’a soulevé le problème de Tamazight et aucun amendement n’a été soumis au vote à ce propos», explique-t-il. Il ajoute : «Ce sont des spéculations et des rumeurs. Comme d’habitude, il y a de la manipulation, il faut faire très attention et être vigilant. Ce n’est pas le PT qui va nous donner des leçons sur la langue amazighe, ils veulent instrumentaliser la cause identitaire et faire du commerce sur son dos. On connait tous le parti du PT. Ils veulent créer la zizanie en Kabylie. Je lance un appel aux parents d’élèves et les exhorte à être vigilants». Du côté des indépendants d’Izuran, la réaction est quasi la même. Le député Ben Belkacem se demande pourquoi les concernés, à savoir le PT, «n’ont pas encore publié une précision à propos de cette histoire ». Et d’ajouter : «Normalement, c’est la moindre des choses. Puisqu’il y a eu confusion et incompréhension, le PT se devait d’éclairer l’opinion publique. Un amendement a été proposé, il a été rejeté par une commission, au même titre que beaucoup d’autres amendements. Dans le programme du gouvernement, il est annoncé la création d’une académie de la langue amazighe, une académie dotée de tous les moyens nécessaires pour développer cette langue… Nous attendons la suite de cette démarche». Le député conclut : «Il ne s’agit que de polémique et de désinformation autour de ce sujet, il faut clarifier la situation». Le chef du groupe parlementaire du FLN, le député Said Lakhdari, considère quant à lui que «le soi-disant amendement n’a pas raison d’être dans le cadre de la loi de finances. Tamazight, qui a été consacrée langue officielle par la dernière Constitution, a désormais le même statut que la langue arabe, sa prise en charge est du ressort du ministère de l’Education nationale, du HCA et prochainement de l’académie berbère. Le reste c’est de la pure manipulation». Il précisera : «Je pense que les politiciens doivent comprendre une bonne fois pour toutes qu’ils doivent laisser les experts et les spécialistes accomplir leur mission dans la sérénité». K. H.
Le projet de la nouvelle loi sanitaire actualisera et complètera le cadre juridique pour le développement de la greffe et offrira toutes les conditions règlementaires pour « le passage à un niveau supérieur », a indiqué dimanche à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Mokhtar Hasbellaoui. « Ce qui nous réunit aujourd’hui c’est le développement de la greffe. Le projet de la nouvelle loi sanitaire, actuellement en cours de discussion et d’enrichissement au niveau de l’Assemblée populaire nationale, va actualiser et compléter le cadre juridique et offrir ainsi toutes les conditions règlementaires permettant le passage à un niveau supérieur », a souligné le ministre à l’ouverture d’un séminaire sur l’évaluation annuelle de la transplantation d’organes. Dans ce cadre, il est estimé qu' »il faudra organiser (le passage) généralisé au prélèvement d’organes à partir de donneurs en état de mort encéphalique », précisant qu' »il ne faudra surtout pas attendre la promulgation de la loi pour le faire. » En ce sens, le ministre a recommandé « la coordination hospitalière qui doit permettre à tous les intervenants de maitriser tous les codes et protocoles en la matière », ajoutant qu’ »il est évident que le geste du prélèvement et celui de la greffe ne peuvent se faire durablement que dans le cadre d’un projet d’établissement impliquant tous les acteurs. » M. Hasbellaoui a recommandé aussi que l’organisation hospitalière connaisse une « adaptation pour une plus grande efficacité » à l’effet d’influer positivement sur les proches du donneur potentiel. « Avec la mise en place effective de l’Agence nationale des greffes, nous estimons que les moyens sont aujourd’hui réunis pour mettre en place une stratégie globale d’organisation de la greffe pour que cette dernière ne soit plus le produit d’initiatives individuelles, mais bel et bien la résultante d’un plan d’action global et intégré », a précisé le ministre, mettant l’accent sur « un plan qui devra accorder une large place à la mise à niveau des connaissances, à la sensibilisation et à la mise en place de projets structurés, organisés autour de réseaux de prise en charge et de centres référentiels ». Pour le ministre, la greffe en Algérie se situe à un « moment charnière », appelant les différents partenaires à « s’organiser pour assurer un développement durable de la greffe d’organes, de tissus et de cellules ». « Un développement qui ne fera plus de la greffe hépatique un évènement exceptionnel, mais qui devra toucher à termes tous les organes et tous les tissus », a précisé le Pr. Hasbellaoui. Cependant, il a relevé que malgré les avancées enregistrées dans le domaine de la transplantation d’organes, « l’activité de greffe est en-deçà des besoins au regard du nombre d’insuffisants rénaux et d’insuffisants hépatiques, pour ne parler que de ces deux pathologies ». « Dans le domaine de la greffe de cornée par contre, l’activité réalisée est globalement à la hauteur des besoins même si de gros efforts restent à réaliser pour passer progressivement des greffons importés au prélèvement sur donneurs décédés », a-t-il fait observer, estimant que « la greffe de la moelle osseuse gagnerait à se développer davantage car les besoins sont énormes ». Selon le ministre, en matière de greffe rénale, la moyenne annuelle tourne autour de 230 greffes/an « dans le meilleur des cas », qualifiant ce nombre de « très peu » du fait des demandes éligibles potentielles qui se comptent par « plusieurs milliers ». « Nous pouvons faire mieux sachant que le meilleur bilan est présenté par la jeune équipe de Batna, dont le dynamisme gagnerait à toucher les équipes de centres plus anciens et souvent mieux équipés », a-t-il dit, félicitant ainsi cette équipe qui vient de dépasser sa 200ème greffe rénale. M. Hasbellaoui a également relevé que la greffe à partir de donneurs vivants commence à montrer « ses limites objectives », estimant que « la seule alternative réside dans la mise en place d’un cadre organisationnel adéquat assurant le développement de la greffe d’organes, de tissus et de cellules à partir de donneurs en état de mort encéphalique ».

