«60% des produits sont fabriqués localement»

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«L’Algérie dispose d’un potentiel important pour le développement de l’industrie agroalimentaire, mais l’effondrement du dinar et l’instabilité de la législation ne sont pas pour booster le processus». C’est ce qu’affirme le président de la Fédération de l’agroalimentaire, M. Abdelwahab Ziani. M. Ziani a, à cet effet, estimé nécessaire de maîtriser les coûts du transport maritime, actuellement estimés à 6 milliards de dollars. Pour booster l’industrie nationale, limiter les coûts du transport de ses intrants et développer ses exportations, M. Ziani estime qu’il est indispensable pour l’Algérie de disposer d’une flotte maritime conséquente. Il a également appelé à stopper la glissade de la monnaie nationale. S’exprimant, hier matin, sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, M. Ziani a fait savoir que la production «est suffisante à 60%, tandis qu’on importe la différence», mais ce dernier préconise de ne pas importer trop, et ce pour ne pas casser les produits algériens. Il assure que ce secteur est à même de faire un «bond en avant» durant les années à venir, pour autant, dit-il, que les lois soient stables et que le dinar cesse de glisser. En plus de libérer leurs initiatives, il propose que les entreprises puissent bénéficier d’un état de grâce de 5 années, lors desquelles elles auront «une vision futuriste pour construire le pays» et elles ne seront plus bousculées par les incessants décrets et arrêtés ministériels, parfois remis en cause. Répondant aux commentaires «d’experts», épiloguant sur ce qu’il y a lieu de faire pour sortir le pays de sa torpeur économique, M. Ziani considère qu’il s’agit là de propos de «théoriciens loin du terrain de la pratique». Celui-ci estime qu’il est primordial d’assurer la sauvegarde des entreprises existantes, qui, selon lui, peuvent aller de l’avant et peuvent créer de l’emploi et de la richesse. En dépit de la crise économique à laquelle elle est confrontée, l’Algérie, assure-t-il, peut renverser la situation, en accordant sa confiance à ses chefs d’entreprise et en faisant appel aux investisseurs étrangers dans des domaines non exploités. Répondant, en outre, à des responsables de l’économie nationale qui, selon lui, ont une méconnaissance du tissu industriel existant, l’intervenant déclare qu’ils doivent savoir qu’il existe des industries de pointe, attendant d’être boostées, si on leur défriche des pistes potentielles à l’exportation. M. Ziani a, par ailleurs, souligné que «si l’Algérie a conclu beaucoup d’accords avec des communautés économiques étrangères, elle n’a pas su en profiter, notamment en matière de transfert de technologie».

L. O. CH

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