Le centre de formation professionnelle et d'apprentissage d'Azazga a été baptisé du nom du martyr Selhi Mohand dit Oulhadj, jeudi dernier.
Un grand nom du mouvement nationaliste hélas resté inconnu. Mohend Selhi était le fidèle compagnon d’Ali Boumendjel avec qui il se lia d’amitié jusqu’à leurs arrestations à quelques jours d’intervalle en 1957, en pleine bataille d’Alger. Ils furent transférés à la sinistre ferme Perrin. Leur mort demeure à ce jour mystérieuse. Une cérémonie grandiose et émouvante a été organisée conjointement par le personnel du CFPA et la famille du chahid et une stèle à son effigie a été inaugurée à l’intérieur de l’établissement. Beaucoup de convives, outre le personnel de ce centre de formation et les stagiaires ainsi que la famille du défunt ont assisté à cette manifestation parmi lesquels le nouveau maire d’Azazga, un représentant de la direction de la formation professionnelle (DFP), les membres de l’organisation nationale des moudjahidine (ONM), les enfants de chouhada et de nombreux anonymes. La cérémonie a débuté avec la levée du drapeau et le chant de l’hymne nationale. Ensuite, une gerbe de fleurs a été déposée au pied dudit monument par les deux filles du chahid. «Aujourd’hui, on peut faire le deuil de notre père, car maintenant on peut dire qu’il a une sépulture», réagira une des filles du martyr. Après ce moment de grande émotion, les présents ont été conviés à une collation garnie de différents mets du terroir. Vient alors le moment des prises de parole des personnes qui ont connu l’homme et ses hauts faits d’armes. Ses filles ont retracé le parcours de ce grand moudjahid, ingénieur en métallurgie des mines, qui était resté proche des siens et attaché à sa terre natale. La cérémonie s’est terminée par une waada, constituée de plats traditionnels à savoir Chorba et couscous, offerte aux convives. Mohand Selhi est né le 13 février 1917 à Cheurfa N’Bahloul, commune d’Azazga. Issu d’une famille impliqué très tôt dans la revendication nationaliste, à l’image de son frère Said qui dès 1948 a passé plusieurs années en prison ou en résidence surveillée pour ses activités politiques. Le jeune Mohand Selhi fut un brillant élève, inscrit à Azazga où il a suivi les études primaires, puis à Blida où il a obtenu son bac avec mention. C’est au cours de ses études au collège de Blida qu’il fait la connaissance de Ali Boumendjel qui restera son ami. Après la préparation aux grandes écoles au Grand Lycée d’Alger, il intègre l’École des Mines de Nancy en 1938, grâce à une dérogation spéciale. Mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, ce qui l’obligea à interrompre ses études. Une fois la guerre terminée, il reprend ses études et obtient son diplôme d’ingénieur. Sa carrière professionnelle débuta à la direction de l’Énergie et des Mines au Gouvernement Général. Il démissionne en 1956, après avoir refusé un poste d’administrateur offert par le gouvernement Lacoste. C’est à la même année qu’il rejoint son ami Ali Boumendjel à la société pétrolière Shell. Au cours des années quarante, Mohand Selhi adhère à l’Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA), fondé par Ferhat Abbas, et s’engage activement dans le mouvement des Scouts Musulmans Algériens (SMA) d’Azazga. Pendant la guerre de Libération, il est chargé par Abane Ramdane de créer une radio clandestine qui émettrait à partir du Clos Salembier. Enlevé par les parachutistes en février 1957, lors d’un déplacement à Oran. Il a connu une fin tragique sous la torture, à la ferme Perrin de Birkhadem.
Mohand I.