Affrontements devant l’université

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Des émeutes et des affrontements entre des étudiants et les forces de la police anti-émeute ont éclaté, hier matin, près du principal campus de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Des affrontements intervenus suite à l’empêchement de la marche pour «la reconnaissance de tamazight et sa généralisation», initiée par la coordination libre des étudiants. Pas moins de 30 personnes, dont des étudiants, ont été interpellées par les policiers et onze (11) personnes ont été blessées à l’issu de ces événements. Des dégâts matériels ont été aussi enregistrés, plusieurs véhicules ont été caillassés et les vitres de l’auditorium de l’université ont été aussi touchées par le jet de différents projectiles. Ainsi, tout a commencé vers 10 heures quand les étudiants, rassemblés à l’intérieur de l’université, ont tenté de battre le pavé et de sortir de l’université pour une marche vers le siège de la wilaya de Bouira. Les étudiants protestataires, dont le nombre dépassait les 2 000 manifestants, ont été bloqués par un imposant cordon de sécurité, installé juste devant le portail principal de l’université. Les policiers, sur place, avaient signifié l’interdiction de la marche aux étudiants qui se sont rassemblés, dans un premier temps, devant l’entrée principale de l’université. Un rassemblement pacifique qui a duré plus d’une heure et au cours duquel ils ont scandé des slogans hostiles au pouvoir politiques et réclamant la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe sur le territoire national. Les étudiants ont aussi dénoncé un présumé «rejet de l’assemblée nationale populaire d’une loi, pour la généralisation de tamazight». Vers midi et après plus de deux heures de face à face tendu entre les étudiants et les policiers, des émeutes ont éclaté après qu’un groupe d’étudiants n’ait essayé de forcer le cordon de sécurité de la police anti-émeute. Les policiers ont ensuite riposté pour contrecarrer le forcing des étudiants. Ces derniers ont répondu avec des jets de pierres et d’autres projectiles, causant ainsi la dégradation de plusieurs véhicules stationnés à proximité de l’université et des blessures à 11 personnes, qui ont été évacuées vers l’hôpital de Bouira. Les policiers ont pour leur part riposté avec des jets de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui se sont repliés à l’intérieur de l’enceinte universitaire. Au cours de cet échange musclé, pas moins de 30 personnes ont été interpellées par les policiers, dont une dizaine d’étudiants, a-t-on constaté sur place. Ces derniers ont été conduits vers le commissariat central de Bouira. L’échange violent entre les policiers et les manifestants s’est poursuivi pendant plus d’une heure. Un échange de jet de projectiles qui a provoqué la fermeture de la route menant vers l’université. Ces affrontements ne se sont arrêtés que vers 14 heures, et les étudiants se sont repliés à l’intérieur de l’université où ils ont organisé un rassemblement pour dénoncer «la répression policière» et réclamer la libération des étudiants et des citoyens interpellés au cours des affrontements. À noter, par ailleurs, que plusieurs autres manifestations ont été enregistrées durant la matinée d’hier sur le territoire de la wilaya de Bouira. En effet, et au deuxième jour de la grève des écoliers, des marches spontanées ont été signalées dans les communes d’El-Esnam, Haïzer, Taghzout, Bechloul, El-Adjiba, Ath-Leqsar, Ath-Rached, M’Chedallah, Ahnif, Aghbalou, Saharidj, Chorfa et Ath-Mansour. Des manifestations qui se sont déroulées dans le calme, et au cours desquelles les manifestants, pour la majorité des jeunes et des écoliers, ont réclamé la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe et sa dotation d’un budget spécial pour sa promotion.

Oussama Khitouche

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