D kemm a tayri est un recueil de poésie de Yahia Yanis, paru chez les éditions Richa Elsam. C’est un ouvrage consacré exclusivement au terme générique de l’amour, traité sur toutes ses facettes. Passionné, mais raisonnable, l’auteur aborde l’un des thèmes les plus convoités dans le domaine de la poésie, mais qui reste tabou dans une société à dominante traditionnelle. Pétri de talents et imprégné des grands ciseleurs du verbe, Yahia Yanis nous invite, par l’intermédiaire de ses 75 poèmes, contenus dans ce recueil, à partager ses émotions et ses expériences. Dans cet ouvrage, l’auteur a précédé la majorité de ses poèmes par une épigraphe qui donne un avant-goût au sujet abordé et nous place dans un contexte. Si dans la première partie de cet ouvrage, le poète met en valeur les qualités et les vertus de la femme, en lui faisant, de temps à autres, quelques recommandations, la deuxième partie, quant à elle, est un dialogue traitant, en majorité, le conflit intergénérationnel, en somme, la dualité entre les visions archaïques et contemporaines. Pour éviter de tomber dans un jugement de valeur, Yahia Yanis a ce géni d’interpréter ces deux choses à sa manière. C’est, ainsi, qu’on trouve un dialogue, traitant le coup de foudre entre deux personnes étrangères dans un contexte ancien, ou bien cette thèse et antithèse d’un mariage de raison dans un entretien mère-fille. Il est à noter que Yahia Yanis est l’un des pionniers enseignants de la langue amazighe. Pour rappel, il faisait partie de la première promotion d’enseignants de tamazight en 1995. Né le 3 janvier 1967 à Ouadhias, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, il a, à son actif, plusieurs publications, notamment «Contes berbères de Kabylie» et «Énigmes amazighes», entre autres.
Farida Elharani