Une marche populaire qui devait avoir lieu hier à Bouira, à l’appel du collectif libre des étudiants de l’université Akli Mohand Oulhaj, a été empêchée par les services de sécurité, déployés en nombre important aux alentours de la gare routière, lieu où devait commencer l’action. Tôt dans la matinée d’hier, les accès de la ville de Bouira, y compris ceux de l’autoroute Est-Ouest, étaient quadrillés par les policiers. Plusieurs manifestants venus participer à cette marche ont été interpelés, notamment au niveau de la gare routière et près du principal campus de l’université. Selon une source sécuritaire, pas moins de 23 personnes, dont des étudiants, ont été embarquées par la police. Les manifestants se sont contentés d’organiser un rassemblement près de la gare routière pour protester contre l’empêchement de cette marche et pour réclamer la libération des étudiants et citoyens interpelés par la police. Des escarmouches ont, par ailleurs, éclatées près du siège de la sûreté de wilaya, a-t-on constaté sur place. Des dizaines de manifestants qui sont venus réclamer la libération de leurs camardes interpelés durant la matinée, se sont affrontés avec les policiers anti-émeute postés sur les lieux. Aucun dégât matériel, blessé ou nouvelle interpellation, n’ont été signalés suite à ces affrontements qui n’ont duré que quelques minutes. L’appel à la marche d’hier a été lancé par la coordination libre des étudiants pour réclamer entre autres, l’obligation et la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe, la réouverture immédiate des portes de l’université et enfin le lancement de poursuites judiciaires contre les membres des organisations Onea et Ugel qui, selon eux, sont responsables d’agressions contre les étudiants. À l’heure où nous mettons sous-presse, les protestataires campaient toujours sur leur position et les personnes interpellées n’ont toujours pas été libérées, aucun incident majeur n’a été signalé.
O. K.