L’ANCA appelle à plus de contrôle

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La pénurie du lait en sachet persiste dans plusieurs régions du pays, ce qui suscite le désarroi des citoyens qui déplorent «l’absence d’informations sur les causes réelles de cette crise».

Le produit, le plus consommé par les Algériens en raison notamment de son prix abordable, se fait en effet rare depuis plusieurs semaines à Alger. Chaque jour, dès les premières heures de la matinée, de longues files d’attente se forment devant les rares épiceries desservies. «Aujourd’hui, j’ai acheté huit sachets de lait après avoir fait la queue depuis 5h du matin», nous confiera un père de famille. Une mère de famille se plaindra : «La crise touche jusqu’aux produits de première nécessité, qu’on nous en explique au moins les raisons». Quant aux commerçants, ils expliqueront qu’ils sont obligés de limiter le nombre de sachets accordés à chaque client : «Vu la demande, je suis dans l’obligation de ne vendre que deux sachets seulement à chaque personne, afin de satisfaire le plus de monde possible», nous dira un épicier. De son côté, le président de l’association nationale des commerçants et artisans (ANCA), El Hadj Tahar Boulenouar, a pointé du doigt plusieurs facteurs qui seraient à l’origine de cette pénurie. Il est question, selon lui, de «détournement de la poudre de lait par certains transformateurs qui fabriquent des produits laitiers qui ne sont pas subventionnés». M. Boulenouar met en cause, également, le «non-respect des cahiers des charges par certains distributeurs qui distribuent les quantités de lait en sachet à leur guise». La commercialisation «informelle» de ce produit à double prix, ainsi que la «contrebande» sont aussi parmi les causes avancées par notre interlocuteur. Face à cet état de fait, le même responsable a mis l’accent sur la nécessité d’intensifier les opérations de contrôle «pour déterminer la destination exacte de la poudre de lait», a-t-il plaidé, appelant à la réorganisation du circuit de la distribution. M. Boulenouar a souligné la «nécessité d’encourager davantage la production nationale» pour satisfaire la demande, sachant que, selon les estimations officielles, les citoyens consomment quatre milliards de litres de lait par an. «On doit aider les investisseurs à lancer des projets dans l’élevage des vaches laitières, mais aussi les chèvres», a-t-il suggéré.

Samira Saïdj

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