L’association culturelle Amgud de Draâ El-Mizan a eu la louable initiative d’honorer plusieurs artistes kabyles et d’anciens animateurs de la chaîne 2. La cérémonie a eu lieu samedi dernier, au CFPA Krim Saïd. Dès les premières heures de la matinée, la cour était noire de monde. La joie des retrouvailles se lisait sur les visages des artistes. On reconnaissait Arezki Bouzid, Mohamed Chemoune, Said Hamel, Farid Ferragui, Rabah Ouferhat, Bélaid Tagrawla, Chabha, Ldjida Thamechtouhth, Djamy Kerdja, Yadadène Mohamed, ainsi que des chanteurs de la région, tels Mohamed Bougaci, Said Mouas, Said N’Cherfa ou encore Abdelkader Messaoudi, l’ancien journaliste vedette de la chaîne 2, Amar Derriche et Ahmed Kaci Ouamar, deux ex-animateurs de la même chaine de radio, le cinéaste Ahcène Osmani, ainsi que Hadj Amar Mellah, le fils unique du chahid le colonel Ali Mellah dit «Si Chérif», la veuve du moudjahid Ali Zamoum, M. Hamou Didouche, l’ex-P/APC et ex-député de Draa-El-Mizan. Un beau parterre d’hommes et de femmes qui ont fait la gloire de la culture locale et nationale. Après s’être prêté à des séances de photos souvenirs pour le plus grand plaisir des fans, tout ce beau monde fut invité à rentrer dans la salle. Ce fut M. Karim Larbi, le président de l’association qui prit la parole en premier pour souhaiter la bienvenue à tous les artistes. Il remerciera Mme Nabila Gouméziane, la directrice de la culture, M. Rabah Ouferhat du syndicat des artistes, ainsi que M. Rachid Djebari, le directeur du CFPA, pour avoir aidé l’association à organiser cette belle cérémonie. Amar Derriche prendra en suite le micro et le tendra, à tour de rôle, à tous les artistes présents. Chacun d’eux racontera ses joies et ses déboires, les moments de bonheur et les déceptions qui ont émaillé son parcours. «Il n’y a pas que dans la chanson que les artistes sont oubliés, dans tous les domaines, on est confronté à l’ingratitude, il faut l’accepter», dira Farid Ferragui. M. Rabah Ouferhat, le président de la section de wilaya de fédération des artistes, aura quant à lui un mot gentil pour la chanteuse Chabha qui l’avait interpellé sur sa situation. Il rappellera et soulignera tous les acquis arrachés pour les artistes, notamment la retraite et la sécurité sociale. Après toutes les interventions, des cadeaux ont été distribués aux artistes honorés. Nous avons par ailleurs approché quelques fans de la première heure qui ont exprimé leur bonheur d’être présents à cette émouvante cérémonie. «Je n’aurais pour rien au monde raté cet hommage à des artistes qui ont bercé nos vies. Depuis mon adolescence, je n’ai cessé d’écouter toutes les belles chansons d’amour kabyles dont ils nous ont gratifiés», nous confiera Si Ahmed, un retraité. Si Arezki, un fan de Mohamed Chamoun, nous dira : «En 1969, alors que j’étais encore mineur, j’allais voir Mohamed Chemoune qui se produisait dans un cabaret appelé «Les Tamaris», à Aïn-Taya. Nous avions une soif de culture, de belles chansons kabyles. C’était un désir inné, naturel, plus fort que tout».
Essaid Mouas