Dans cet entretien, Ali Lahcène, président de la Fédération des associations des parents d’élèves de la wilaya de Tizi-Ouzou revient sur la genèse du conflit et accuse le Cnapeste de ne pas vouloir solutionner le conflit qui l’oppose à la Direction de l’éducation.
La Dépêche de Kabylie : Le conflit opposant le Cnapest à la direction de l’éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou entame sa cinquième semaine sans qu’il y ait le moindre signe d’apaisement. Où cela va-t-il mener les élèves ?
A. Lahcène : Cela va assurément se répercuter négativement sur la scolarité de nos enfants, particulièrement les classes d’examens. Les parents sont très inquiets au point de demander l’intervention du premier responsable de la wilaya. Maintenant, il faut aller plus loin, il faut interpeller la ministre de l’Education nationale qui est d’ailleurs informée de la situation qui prévaut à Tizi-Ouzou. En même temps, on attend une réponse de nos amis enseignants grévistes parce que c’est à eux de trouver une issue et ce n’est pas à l’administration de trouver une solution à cette crise. On se demande également pourquoi on nous a mêlés en tant que parents ainsi que les élèves à cette crise. Si des gens parlent d’otages, moi j’irai plus loin : je dirai que ni les élèves ni les parents ne doivent se mêler ou être mêlés à cette histoire, c’est clair et net.
La Fédération des associations de parents d’élèves est accusée d’être absente sur le terrain…
En tant que parent, moi j’y suis. Maintenant, en tant que Fédération, nous avons tenu des réunions depuis que nous avons été contactés aux premiers jours de ce débrayage. Les membres de la Fédération sont toujours présents. Ils ont même le PV de la rencontre avec l’enseignante concernée. Nous étions partie prenante de la première commission de réconciliation à laquelle, malheureusement, nos amis du Cnapeste ne voulaient pas prendre part. Donc, dire que nous étions absents relève de verbiage. Actuellement, je suis en contact avec certains anciens cadres du Cnapeste et même avec des éléments de ce syndicat dans quelques établissements. Nous essayons de calmer le jeu à notre manière par des déclarations et des réponses aux questions. Nous avons essayé de remédier à la situation, mais malheureusement cela n’a pas marché, car le syndicat a fermé toutes les portes. Nous, nous savons comment défendre l’élève. Nous l’avons fait dans le programme de la santé et concernant le rythme scolaire, entre autres. Je signale que là où les parents et les associations de parents d’élèves sont absents, la Fédération est présente. Nous avons toujours mis en avant le mérite de ces éducateurs, mais aller jusqu’à dire aux enfants que cette enseignante a été massacrée et menottée, c’est grave.
Où est-ce que ça bloque alors ?
Ça bloque au niveau du Cnapeste. Le wali leur demande de donner une raison valable pour qu’on puisse ouvrir une enquête. C’est comme ça que ça se passe partout. Eux, ils ne veulent pas entendre parler de commission, ni de wilaya, ni nationale, ni même ministérielle. Eux, ils veulent le départ de deux innocents, je dis innocents parce qu’il n’y a qu’une enquête qui peut confirmer leur culpabilité. L’issue du conflit se trouve au niveau du Cnapeste.
Entretien réalisé par
Farida Elharani

