La commune de Boudjima, créée en 1984, est l’une des plus pauvres de la wilaya de Tizi-Ouzou. Après avoir été une grande agglomération de la commune de Ouaguenoun, elle a rejoint la daïra de Makouda.
Sans moyens, les différentes assemblées qui se sont succédé aux commandes de la commune n’ont pas pu réaliser le déclic. Pourtant, en matière d’atouts et de sources de financement, Boudjima recèle plusieurs gisements à exploiter. Ayant pris les commandes, durant deux mandats, la même assemblée a réussi à avoir le quitus d’une bonne partie de l’électorat pour une troisième mandature. Une prochaine mandature que les populations espèrent consacrée enfin au développement. Les populations locales espèrent car elles savent, du moins la majeure partie, que la commune a des atouts pour enclencher la machine. Un marché hebdomadaire à faire renaître de ses cendres pourrait générer des rentes par les nombreuses taxes. Le marché a été sérieusement avalé par le béton, mais il reste encore une bonne partie qui pourrait être récupérée. Inutilisée, cette partie est actuellement occupée par des voyous et des clochards. L’autre partie, la plus importante, a servi d’assiette foncière pour le logement social. Non loin de là les nouveaux élus peuvent «réveiller» la zone d’activité qui somnole à Yaffajen depuis le début des années 80. Aménagée pour abriter une activité industrielle diversifiée, la zone est depuis tombée dans l’oubli et l’abandon. Sans électricité ni eau, les lieux ne peuvent, à l’état actuel, accueillir une quelconque activité économique. Il est impossible d’exercer sur les lieux sans les moyens les plus rudimentaires comme l’électricité, l’eau, le gaz et surtout la route. Cette zone est un indicateur suffisant, hélas ! La commune de Boudjima n’a pas encore trouvé les élus qu’il faut. Ceux qui se sont succédé ont toujours compté sur les budgets de l’Etat comme les PCD et les PSD. En plus du marché et de la zone d’activité, Boudjima a un relief montagneux idéal pour l’arboriculture. Des étendues immenses n’attendent que l’exploitation pour faire de ce créneau une véritable vocation. Mais, jusqu’à présent, aucun effort n’est consenti dans ce sens. Les élus passent tout leur temps dans les travaux d’assainissement, à poser les buses et les enlever au gré des oppositions des citoyens. Enfin, devant ces richesses, les nouveaux élus n’ont pas d’autres choix que d’exploiter ces atouts pour développer leurs communes. Au cas contraire, ils auront laissé à la postérité l’héritage, honteux, d’avoir passé trois mandats, quinze années, sans aucune réalisation. Les populations s’impatientent et les élus ont cinq années devant eux.
Akli N.

