Le secours populaire à la rescousse

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À Béjaïa, des annonces-alertes appelant à venir en aide à de jeunes patients souffrant de maladies rares, diffusées sur les réseaux sociaux, émeuvent et mobilisent la société.

Faute d’une politique claire de prise en charge de malades à l’étranger et/ou de moyens humains et matériels localement, plusieurs appels invitant les citoyens à contribuer financièrement à la prise en charge de malades dans des hôpitaux étrangers se sont multipliés ces dernières années. Ainsi, les citoyens et le comité du village d’El-Maden, dans la commune de Tichy, se sont mobilisés, dernièrement, pour venir au secours du jeune Nadir Zemouri, âgé de 40 ans. Celui-ci étant atteint d’une maladie rare surnommée «l’éléphantiasis», qui consiste en l’augmentation de la taille d’une partie du corps, causée par un œdème (infiltration des tissus par de la lymphe), ou gonflement, donnant l’apparence d’un membre d’éléphant. Les médecins de Nadir ne lui ont transcrit aucun médicament, ni orienté vers une quelconque structure de santé pour être pris en charge. Devant cet état de fait, les citoyens du village se sont constitués en comité pour tenter de lui venir en aide. Et c’est, ainsi, que des contacts ont été noués avec le CHU de Montpellier pour la prise en charge de Nadir. Le cas d’Alicia, âgée de 10 ans, atteinte d’une maladie qui nécessite une prise en charge particulière, a aussi suscité un élan de solidarité sans précédent à Béjaïa. Souffrant de ce qu’on appelle une IMC (Incapacité Motrice Cérébrale), l’enfant en question est, selon ses médecins traitants, «handicapé psychomoteur avec flexion irréductible des membres supérieurs et inférieurs» qui nécessite une intervention chirurgicale non pratiquée en Algérie. Après avoir couru un peu partout, sollicitant les services hospitaliers et ceux de la CNAS, il est apparu au papa d’Alicia que la seule solution résiderait dans le transfert de sa fille vers un hôpital spécialisé à Barcelone, en Espagne. Le père d’Alicia a donc contacté ladite clinique espagnole à Barcelone qui lui a envoyé un devis. La seule intervention chirurgicale coûtera quatre mille euros, sans compter les frais de déplacement et la prise en charge. Après cela, il y aura plusieurs séances de rééducation, dont chacune coûtera également quatre mille euros. Cela totalisera une somme avoisinant les quatre millions de dinars algériens, soit quatre cents millions de centimes. Un somme qui dépasse entièrement les moyens d’Abdenour. C’est pourquoi, il s’est adressé aux âmes charitables pour obtenir de l’aide. Le cas du petit Younes, souffrant d’une occlusion intestinale aigue sans pour autant susciter la réaction des pouvoirs publics, avait fait les choux gras de la presse et attristé toute la région. Et pourtant, ses médecins traitants étaient claires : «Il souffrait d’une occlusion intestinale aigue nécessitant une prise en charge chirurgicale urgente à l’étranger». Les parents, de leur côté, ont, depuis, frappé à toutes les portes, en sollicitant une prise en charge de leur enfant dans une structure médicale spécialisée en France, car les hôpitaux algériens ne sont pas qualifiés pour le prendre en charge. En vain ! Pour son hospitalisation, l’hôpital Necker avait dressé un devis estimatif, pour seulement un mois, de l’ordre de 74 855,50 euros. Au total, il faut, au bas mot, quelque 360 000 euros pour l’hospitalisation du petit Younes. Le président de la République, le ministre de l’Emploi et de la Sécurité sociale et le ministre de la Santé ont été saisis par la famille du petit Younes en les priant d’intervenir pour le sauver. Les trois parties ont gardé un silence de carpe, alors que la vie du petit Younes ne tenait qu’à un fil. Il ne restait, donc, à la famille que de s’adresser à la population.

F.A.B.

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