À l'instar de beaucoup de régions en Algérie, la société civile s'organise, pour fêter dignement le nouvel an berbère qui commencera le 12 janvier prochain.
Les préparatifs du nouvel an amazigh, qui bouclera sa 2968ème année, le 12 janvier, se traduisent par un regain des activités culturelles. Les populations, dans les coins les plus reculés de la wilaya, restent très attachées à cette célébration, en espérant profusion et prospérité pour la nouvelle année. Moult associations sont à pied d’œuvre, pour célébrer Yennayer dans de meilleures conditions. Par ailleurs, cette année, Yennayer arrive à point nommé, avec sa consécration comme journée chômée et payée. Une consécration tant attendue par des millions d’Algériens qui n’ont pas caché leur satisfaction de voir Yennayer triompher aux côtés des autres journées, comme le 1er janvier et le 1er Moharam. Il est à signaler que les préparatifs vont bon train à travers plusieurs régions de la Kabylie. À Akfadou, l’association socioculturelle du village Taourirt a concocté un programme riche et varié qui s’étalera du 11 au 13 janvier 2018. Exposition d’objets traditionnels, chorale, pièces théâtrales, conférences, danse traditionnelle, poésie ainsi que le rituel de la coupe de cheveux. Ce dernier est une pratique, datant de la nuit des temps, par laquelle les Amazighs accueillent Yennayer, en coiffant les bébés soufflant leur première bougie. De l’autre versant de la Soummam, à Feraoun, l’association culturelle Thiziri, du village Tifrine, ne déroge pas à la règle, en annonçant, elle aussi, son programme pour les festivités de Yennayer qui se dérouleront le 11 et 12 janvier à l’école primaire Ameza Med Oulhadj du village éponyme. Les organisateurs ont opté pour un programme à la hauteur de l’événement, entre autres une chorale, des conférences, du théâtre, un concours du meilleur plat traditionnel ainsi qu’un gala artistique. La célébration du nouvel an berbère semble s’inscrire dans l’espace et dans le temps. Les Amazighs tiennent mordicus à ancrer davantage les us et les mœurs de leurs ancêtres. Nonobstant l’influence des autres civilisations et l’invasion culturelle, cette tradition ancestrale, léguée par nos aïeux, résiste encore et la région d’Ath Ouaghlis ne déroge pas à cette coutume. D’année en année, la liste des villages, fêtant Yennayer ne cesse de s’agrandir. Dans un passé récent, Yennayer se fêtait en famille autour d’un couscous garni de poulet, et qui est communément appelé «Avissar». À travers le collectif des associations et le concours des comités de village, le nouvel an berbère est célébré dans toute sa splendeur, en organisant des festivités et diverses activités, où les villageois sont invités à prendre part au fameux couscous et à contempler les activités concoctées par les organisateurs de cette fête. Moult bourgades se sont mobilisées, pour fêter Yennayer, à l’image de Louta, Zountar et Taourirt. Yennayer se déroule de nos jours en une seule soirée, dans l’intimité familiale, mais également sous forme de manifestations culturelles, villageoises et citadines. Ce patrimoine immatériel est jalousement gardé par les Kabyles qui tiennent, vaille que vaille, à perpétuer cette tradition vieille comme le monde.
Bachir Djaider